Thierry Maître, Vice-Président de la Société du Commerce Rochelais (SCR) est en charge des questions sur le stationnement et la circulation. Le dossier est sensible. Peu favorable à l'application dès le 1er juin de la première phase du nouveau plan de circulation, la SCR s'explique et propose des pistes pour agir et réfléchir à long terme.
Photo ubacto - Thierry Maître
Ils se rencontrent, échangent, débattent. Concernant les questions liées aux déplacements, entre la municipalité et la Société du Commerce Rochelais (SCR), l'accord est pourtant loin d'être parfait. Pour Thierry Maître, vice-président de la SCR en charge de ce dossier, l'application dès le 1er juin de la première phase du nouveau plan de circulation est prématurée. Il pointe sur l'absence de lisibilité à long terme. Une critique relevée par le député-maire Maxime Bono qui reconnaît qu'il faut à ce sujet mieux s'expliquer.2004 ? 2007 ?
C'est le calendrier du nouveau plan de circulation qui semble être le plus gros point de friction. J'ai l'impression que ces premières décisions sont surtout d'ordre politique. Elles vont dans le sens de l'image innovante en termes de déplacements que La Rochelle affiche depuis longtemps. Nos réserves portent sur la lisibilité à long terme. Nous aurions préféré réfléchir d'abord, débattre sur le thème de l'avenir du centre-ville de La Rochelle avant de modifier la circulation. Quatre ans, c'est long.
Entre aujourd'hui et la création des nouveaux parkings, quelles seront les répercussions ? Pour le commerce, bien entendu, mais plus largement pour la vie au centre-ville. Aujourd'hui, il faut se déterminer sur ce que l'on ne veut pas et ce que l'on souhaite. Est-ce que La Rochelle veut devenir un " Flaneland ", une ville-musée ? Ou bien un centre dynamique et vivant ? L'attractivité de La Rochelle, en dehors des mois d'été a toujours été liée à son commerce. On venait depuis Niort pour y faire ses courses. Aujourd'hui, c'est de moins en moins vrai.
Passage
Le commerce, depuis la nuit des temps est intimement lié au passage. Cette réalité, comme le rappelle Thierry Maître ne peut être ignorée. Modifier les sens de circulation, les accès a forcément un impact direct sur ce passage. Il rappelle qu'en quelques années, la part de marché du commerce a baissé au centre ville. Sur 100 euros dépensés, on est passé de 25 à 21, soit une chute de 4%. Par ailleurs, seuls 9% des habitants de la CDA sont des usagers des transports publics. Dans ce domaine, l'offre n'est donc pas encore adaptée aux besoins, ou en tout cas aux usages. Et changer les habitudes ne peut se faire que dans la durée.
L'étude du sous-sol
Nous souhaitons une vraie étude sur le sous-sol du centre ville. Quelles seraient les possibilités, de la Porte Royale jusqu'au Port, ou encore sous l'Arsenal. À quels coûts, avec quelles contraintes en termes d'archéologie ? À ce sujet, depuis des décennies, les rochelais répètent ce qu'ils ont toujours entendu. C'est un marécage, on ne peut rien faire. Mais sans études, comment trancher ! Bien entendu, il faudrait envisager la participation de fonds privé pour financer une étude poussée. Et il semble que c'est là que le bât blesse. Michel Crépeau avait affirmé, il y a longtemps, que le financement du stationnement à La Rochelle resterait toujours une affaire publique.
Avec ou sans voitures ?
Au-delà des polémiques, c'est dans le cadre d'une concertation d'envergure que nous pourrons faire des choix, trouver des solutions. Le maire affirme que " avec ou sans voitures ", la question n'est pas encore tranchée. Nous ne sommes pas bornés !Si au terme de l'étude du sous-sol et dans le cadre d'un projet clair pour l'avenir du centre-ville, le seul moyen pour arriver à atteindre les objectifs est de réduire, ou même de supprimer l'usage de la voiture dans certaines zones, pourquoi pas ! À la condition de se donner tous les moyens nécessaires, sur tous les fronts.
Proximité, mixité et idées
Au-delà des strictes questions de stationnement ou de circulation, il semble nécessaire de débattre vraiment sur l'avenir du centre-ville. Son développement durable précise Thierry Maître, passe à la fois par le social et le logement, l'économie et le commerce et l'environnement. On ne peut rien dissocier. La mixité sociale est une richesse du centre-ville. Pour être attractif, tout centre commercial doit proposer une offre diversifiée : alimentaire, équipement de la personne et de la maison. Aujourd'hui, en centre-ville, les commerces de proximité et indépendants se raréfient. Le secteur de l'alimentation est le plus touché. Pourtant, au quotidien, il est vital.
Nouvelles pistes ?
Peut-être pourrait-on explorer de nouvelles pistes. Par exemple étudier la création de baux spécifiques, en relation avec la municipalité pour redynamiser le commerce alimentaire. On peut imaginer des solutions proches de celles mises en œuvre dans les villages pour sauvegarder leur dernière épicerie. En effet, la pression en termes d'immobilier d'entreprises est très forte. Aujourd'hui, ce sont les franchises et grandes enseignes nationales qui ont les moyens d'investir. C'est un des axes sur lequel on pourrait travailler.
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Nathalie Métayer ubacto - Publié le : 06-Mai-2004