Le rôle du " e " dans la modernisation
Quelle est la relation entre la modernisation de l'administration et l' "e-administration "? Le sujet peut être révélateur de peurs légitimes. Dans un contexte où l'on parle de réduction de coûts et des effectifs, de rentabilité, agents et usagers se demandent si l'administration électronique ne va pas finir par rimer avec services virtuels. Le spectre de la suppression de postes et celui de certains services génèrent inévitablement des freins.

Faire simple est un exercice complexe
Si l'objectif est bien de simplifier la vie des citoyens, des entreprises, des collectivités et aussi des agents, y parvenir est un vaste chantier. Faire simple, c'est souvent non pas compliqué, mais complexe. Ce ne sont pas les technologies qui priment mais le service rendu. Pour améliorer le service, mettre l'usager au cœur du système représente tout l'enjeu du chantier, précise Paul Guédon. Responsable de développement des coopérations publiques au sein d'Arantis, l'Agence Poitou-Charentes des technologies de l'information et de la communication, il est aussi Commissaire des rencontres Futurinfo initiées par l'Agence.

e-local et métiers, deux thèmes forts
La modernisation des services publics locaux et la mutation des métiers sont deux thèmes majeurs cette 2e édition. Aujourd'hui on rencontre environ 80% de problèmes liés à l'organisation pour 20 % de technique note Paul Guédon. L'objectif est d'arriver à démontrer au sein de l'administration l'intérêt de faire évoluer les postes. En simplifiant les tâches, en les optimisant, en mutualisant, il sera possible de passer plus de temps au bénéfice réel de l'usager. Les services publics locaux sont ceux qui sont les plus proches des citoyens. Pour lever les freins, on constate qu'il est aussi important d'impliquer les agents de ces services que les usagers dans le processus de modernisation. Pour atteindre cet objectif " gagnant-gagnant ", il faut accompagner le changement et l'évolution des métiers.

Vie pratique, vie publique ? Quelques exemples
Prenez le J.O (Journal Officiel), depuis le 1er juin 2004, sa version électronique a la même valeur juridique que son équivalent " papier ". Coûts d'impression et d'affranchissement, à terme cette dématérialisation doit permettre de faire des économies. En prime, elle facilite l'accès à l'information.

À la fin de l'année 2004, un guichet unique et accessible en ligne permettra de s'affranchir rapidement de toutes les démarches liées à un déménagement. Celles et ceux qui se sont pliés à l'exercice apprécieront !

À l'horizon 2006 grâce à " mon service public ", chaque citoyen accédera à son dossier administratif personnel dans lequel il pourra stocker les pièces justificatives nécessaires à de nombreuses téléprocédures. Ce projet fait déjà l'objet, depuis début 2004, d'un test via un site " pilote " avec la complicité de 100 citoyens volontaires. Multiplicité des acteurs, volet technique, confidentialité, usages... Très ambitieux, ce programme représente une étape essentielle de l'administration électronique.

Faible participation des entreprises et prestataires
Avec un taux de participation compris entre 15 et 18%, les entreprises du secteur TIC restent faiblement représentées pour cette 2e édition de Futurinfo. Pour Paul Guédon, cela tient peut-être au fait du positionnement de la manifestation. Cette année pourtant, pour répondre à la demande de certains prestataires, un village partenaires sera installé dans le hall d'accueil de l'Encan. Digitech, Linagora, Magnus, JVS Mairistem... Cette présence ne concerne cette année que des fournisseurs historiques de l'e-administration et aucun " régional ".