Foule des grands jours et accord parfait en gare de La Rochelle mercredi 24 août en fin de journée. Présidents de région, élus locaux, syndicats et usagers y lançaient "la bataille du rail". Objectif : s'opposer à la suppression des trains Corail, notamment sur l'axe Quimper - Toulouse, envisagée par la S.N.C.F dès la fin de l'année. Citoyenne plus que politicienne, cette mobilisation fait l'unanimité au sein du P.S en pleine guerre des courants et à la veille de son université d'été qui débute vendredi. Rentrée commerciale : ouverture vendredi 16 de la Foire Exposition qui fête ses 60 ans. La Ville et l'Agglomération de La Rochelle y seront présentes autour des grands projets et de l'alternative au "tout voiture". MiniBleu : fin d'expérimentation le 31 août.
ubacto - Alain Rousset et Ségolène Royal, La Rochelle août 2005
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Mobilisation en gare de La Rochelle pour le maintien des trains CorailMaxime Bono, député maire de La Rochelle a accueilli le 24 août en gare de La Rochelle les présidents de région Ségolène Royal (Poitou-Charentes), Alain Rousset (Aquitaine), Jacques Auxiette (Pays de Loire) également président de l'association des régions de France, Monique Iborra et Jean-Pierre Le Roch représentants des régions Midi-Pyrénées et Bretagne, de nombreux élus locaux et des représentants des syndicats et des usagers.
Les élus mettent la pression en gare de La Rochelle
Le lancement très médiatique de cette bataille du rail offre effectivement aux socialistes une excellente occasion de faire front commun à la veille de l'ouverture de leur université d'été à La Rochelle. On peut aussi pinailler sur la différence entre "intention de supprimer" et "suppressions".
Par contre, le problème de la "restructuration" souhaitée par la SNCF reste aussi entier que posé. Et le débat, même s'il est provoqué par les présidents de région qui sont tous ou presque de gauche est avant tout citoyen. D'une part sur le rôle des services publics. Et d'autre part sur le financement de ces services.
La rentabilité peut-elle être l'arbitre des services publics ?
Réduire le réseau ferré à sa rentabilité est un acte politique. Les élus ont rappelé qu'en moyenne, la part des usagers (billetterie) dans le budget des T.E.R se situe entre 20 et 30% selon les lignes. Et personne n'envisage de les supprimer. Il en va de même pour les crèches, les cantines scolaires... C'est là que se pose la question des choix en termes de services publics. En clair, pour le citoyen, quelle est la part de ses impôts qu'il est prêt à confier aux élus pour garantir ces services.
Par ailleurs, c'est sûrement moins l'idée d'une gestion par les régions de certaines lignes que remettent en cause les élus que son aspect financier. En effet, ils estiment que le coût de réhabilitation de matériel à lui seul représenterait un investissement de 2 milliards d'euro ! Et les régions n'ont pas les moyens d'assumer, ni cette charge, ni les coûts d'exploitation de liaisons qui sont tout en étant nécessaires, sûrement durablement déficitaires.
Les grandes lignes nationales sont par nature inter-régionales
Depuis 2002, les régions gèrent déjà directement les réseaux T.E.R (Trains Express Régionaux). Aujourd'hui certaines "grandes lignes", notamment les trains Corail concernés par l'intention de suppression sont (re)qualifiées T.I.R pour Trains Inter Régionaux. Une pirouette en forme de pléonasme. Comme il est difficile de monter ailleurs qu'en haut, les grandes lignes ne peuvent relier que différentes régions ! Inter-régionales par nature, elles sont avant tout nationales et entre dans les domaines de compétence de l'état.
De la mobilisation aux négociations ?
Jeudi, au lendemain de la démonstration de La Rochelle, le gouvernement a précisé qu'il restait ouvert pour étudier des solutions acceptables pour chaque partie. Aucune ne pourra oublier de replacer le débat dans un contexte où à droite comme à gauche on prône les vertus du "développement durable" et de la "cohésion sociale". Ni faire l'impasse sur la flambée des prix des produits pétroliers.
L'angoisse des "petites" villes
Selon les chiffres communiqués mardi à La Rochelle, pour la ligne Quimper-Nantes-Bordeaux-Toulouse, 2100 trains par an pourraient être supprimés concernant 300 000 voyageurs. Certaines lignes avaient déjà disparu en décembre 2004. Au total en un an, la diminution de l'offre représenterait sur l'axe Quimper-Toulouse 53% en hiver et 40% en été. Et pour l'ensemble des trois lignes, en ajoutant Nantes-Lyon et Caen-Le Mans-Tours on passerait de 137 trains par semaine avant décembre 2004, 108 après "l'ajustement de décembre 2004 (soit - 21%) à seulement 58 trains en été et 48 en hiver à compter de décembre 2005 !
Du côté de la majorité présidentielle, Bernadette Schmitt, Maire de Saintes (divers droite) s'est déplacée à La Rochelle. Son territoire souffrira comme les autres d'une raréfaction des dessertes ferroviaires. Le débat dépasse donc les clivages partisans.
Comme le rappelle Bernard Grasset, maire de Rochefort, ce sont les petites villes qui seront les plus touchées. Une telle décision remettrait notamment en cause le projet de desserte cadencée entre La Rochelle et Rochefort puisque le dispositif prévoit d'exploiter au maximum les lignes Corail existantes qui risquent de disparaître et un renforcement des lignes T.E.R.
Minibleu : dernière liaison le 31 août
Fin d'expérimentation pour la navette "Minibleu" qui reliait le centre-ville de La Rochelle à la Ville en Bois. Programmée depuis quelques mois, elle sera comme prévue effective le 31 août. L'idée était de mettre à disposition des usagers une navette électrique pour assurer de façon continue de petits déplacements entre le centre-ville et la Ville en Bois. Le long d'une ligne bleue qui matérialisait son trajet, il suffisait de faire signe au chauffeur pour qu'il s'arrête. Cette alternative lancée en novembre 2003 n'a pas trouvé son public.
Compte tenu du rapport entre le coût d'exploitation et le nombre de passagers effectivement transportés, ce petit bus électrique sera réaffecté à d'autres usages. Il viendra renforcer le dispositif de liaison entre le parking "relais" Jean Moulin et le centre-ville. Cette solution "multimodale" étant quant à elle de plus en plus utilisée par les usagers.
Pour les usagers de MiniBleu, dès le 1er septembre, ils pourront utiliser les bus 10, 17 et 19 qui circulent à la fréquence d'un toutes les 9mn. Au centre-ville, les arrêts sont ceux de la place de Verdun et du Quai Valin. À la Ville-En-Bois celui de l'Aquarium est le plus proche de la Médiathèque et le suivant est celui du Technoforum. Quant au passeur électrique, il permet de relier à la demande le port et la Médiathèque en moins de trois minutes !
Infos : 05 46 30 36 51 (service transports et déplacements de la CDA).
Sur le web : l'actualité de la Communauté d'Agglomération de La Rochelle (cliquer ici)
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Foire Exposition de La Rochelle du vendredi 26 août au 4 septembre. Parc des Expositions.
N.M - ubacto - Publié le : 26-Aut-2005