Pas toujours facile quand on cherche un emploi, que l'on veut créer une entreprise ou bien embaucher des collaborateurs de trouver le bon interlocuteur, au bon moment ! Le monde de la formation et de l'insertion professionnelle est composé de très nombreux organismes et structures. Dans le cadre de la loi de cohésion sociale de janvier 2005, la création des Maisons de l'Emploi doit permettre d'améliorer et de rendre plus efficace le service public de l'emploi. Le 7 décembre dernier le pôle de Bel Air à La Rochelle a obtenu le label Maison de l'Emploi. Pour la Communauté d'Agglomération de La Rochelle engagée dans cette mutation depuis plus de deux ans, cette labellisation conforte une première étape. Et elle s'inscrit dans le projet, encore plus ambitieux de création d'une Cité des Métiers.
Emploi : le pôle de Bel Air de l'Agglomération rochelaise
Depuis 1997, la CdA de la Rochelle est propriétaire et gestionnaire du pôle de Bel Air implanté dans le quartier de Mireuil. L'A.N.P.E (Agence Nationale Pour l'Emploi) ; la Mission locale ; le PLIE, le GRETA Aunis Atlantique ; le C.I.D.F (Centre d'Information sur les Droits des Femmes) ; la couveuse d'entreprise, l'ADIE (Association pour le Droit à l'Initiative Economique) ; l'APTES (Association pour la Promotion du Titre Emploi"Services) et le Club des Chercheurs d'Emplois : aujourd'hui, le bâtiment accueille neuf structures et organismes. Acteurs de la formation et de l'insertion professionnelle, ils emploient l'équivalent de 120 salariés à temps plein.
Mettre l'usager au centre du dispositif
C'est l'objectif des élus de la CdA avec en première ligne Bernard Roux, chargé de l'emploi et de l'insertion professionnelle. Depuis 2004, ils travaillent avec les différents partenaires du Pôle de Bel Air avec comme finalité "mettre l'usager au centre du dispositif". Objectif de la démarche : mutualiser les compétences pour faire de ce lieu, un espace ouvert à tous : demandeurs d'emploi, salariés et chefs d'entreprise. "Dès 2004, nous avions le projet de créer au pôle de Bel Air, une Cité des Métiers. Nous l'avons conçue comme une plateforme multi-partenariale sur la thématique de la vie professionnelle où tout le monde serait accueilli, conseillé et accompagné", explique Mireille Jassin-Le-Guen, responsable du service emploi et insertion professionnelle de la CdA. Un projet ambitieux sans équivalent dans notre région.
Répondre à des objectifs précis
Dans le cadre du plan de cohésion sociale national de janvier 2005, l'obtention du label "Maison de l'Emploi" représente pour les élus un tremplin idéal pour développer ce projet. Très rapidement, autour de son acteur central, le service emploi et insertion professionnelle de la CdA, tous les partenaires - collectivités locales, structures spécialisées, chambres consulaires, syndicats - ont travaillé pour établir et rédiger ensemble, le cahier des charges. Ce travail de longue haleine a permis de produire un document de référence qui répond aux trois champs d'action imposés par la charte des Maisons de l'Emploi. "Réaliser un diagnostic du marché du travail et des potentialités du territoire. Mettre en oeuvre les conditions de l'accès et du retour à l'emploi en optimisant la complémentarité de l'offre de services des partenaires. Et enfin, favoriser, toujours ensemble, le développement de l'emploi et de la création d'entreprises", détaille Mireille Jassin-Le-Guen.
Les Maisons de l'emploi sur le site du ministère du travail et l'accès pour télécharger de cahier des charge.
La création d'une association
Remis en juillet dernier au ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement, le dossier de ce "programme commun" a été labellisé par la commission nationale d'habilitation le 7 décembre 2005. Le statut juridique de la Maison de l'Emploi rochelaise a été arrêté dans la foulée. Constituée en février 2006, l'association loi 1901 : "La Maison de l'Emploi - Cité des Métiers du bassin de l'emploi de La Rochelle" réunit la Communauté d'Agglomération, l'Etat, l'A.N.P.E et l'ASSEDIC qui sont les acteurs qui doivent être associés au projet. La structure s'articule aussi autour des différents collèges qui regroupent les collectivités locales, des structures et organismes de la formation et de l'insertion, les chambres consulaires, les syndicats et différents acteurs du développement économique local.
La Maison de l'Emploi en action : A.N.P.E et Mission Locale
Labellisée, dotée d'un statut juridique, la Maison de l'Emploi du pôle de Bel Air a initié très récemment ses premières actions. Le rapprochement, humain et matériel, en début d'année de la Mission Locale et de l'A.N.P.E répond au critère, inscrit dans la charte des Maisons de l'emploi de complémentarité des services. "Fin août 2005, l'A.N.P.E des Minimes s'est installée ici au rez"de"chaussée. Notre espace emploi était situé au second étage, explique Monique Lestable, directrice de la Mission Locale. Nous avons pris la décision de mutualiser nos efforts pour l'emploi des jeunes en installant début janvier 2006 notre service au sein même de l'A.N.P.E". Concrètement, c'est aujourd'hui à l'A.N.P.E que les conseillers de la Mission Locale tiennent à tour de rôle leur permanence. Elle est également venue avec deux ordinateurs. Le premier pour réaliser les C.V. Le second est aujourd'hui le seul poste qui permet de se connecter librement à Internet.
L'accès direct aux offres d'emplois ainsi que le travail en commun et au quotidien entre les conseillers de la Mission Locale et ceux de l'A.N.P.E a permis de gagner en réactivité et en efficacité. Sur ce plan, le partenariat apparaît donc comme une réussite. Par contre, "absorbé" au sein de l'A.N.P.E, l'espace de la Mission Locale est moins convivial. "Nous avons perdu des jeunes. La configuration du lieu est moins favorable à la relation individuelle. Aujourd'hui, nous devons chercher des solutions pour retrouver cette proximité pour accueillir les jeunes", affirme, sincère, Monique Lestable. Cette professionnelle de l'insertion sociale positive avant tout. "C'est un très beau projet. Je suis convaincue que se remettre en question est le meilleur moyen d'évoluer, cela créé une dynamique profitable pour tous. Et puis je trouve très pertinent de vouloir mettre le public au centre des différents dispositifs ».
La gestion "territoriale" de" l'emploi
Second axe de travail engagé au sein de la Maison de l'Emploi, une étude est réalisée sur la gestion territoriale de l'emploi. En clair, il s'agit de rapprocher au mieux l'offre et la demande. Actuellement, deux secteurs, le bâtiment et l'agro-alimentaire sont observés et analysés afin de mieux cerner leurs évolutions à court et moyen terme. Ce travail s'inscrit aussi dans une volonté de modélisation qui pourra, pour partie au moins, être appliquée à d'autres secteurs d'activité.
La Cité des Métiers pour fin 2007
Mise en relation efficace, accueil du public, conseils adaptés et accompagnement de qualité : pour atteindre les objectifs du projet, des travaux de réhabilitation sont nécessaires. La Cité des Métiers, véritable "porte d'entrée personnalisée" selon Mireille Jassin-Le-Guen, demande certaines adaptations des lieux et aussi des agrandissements. Les travaux débuteront durant le second semestre 2006 et la livraison est prévue pour fin 2007.
Le rez-de-chaussée du bâtiment principal sera entièrement repensé. On y trouvera toujours les services de l'A.N.P.E, mais aussi une salle multimédia et de documentation, un espace dédié aux échanges et conférences et surtout quatre pôles d'accueil thématiques avec pour chacun deux conseillers spécialisés. Un premier pôle d'information sur les métiers et sur la construction de son projet professionnel. Un second dédié aux offres de formation. Le troisième proposera d'"aller vers l'emploi" ; et le quatrième de créer son activité ou son entreprise. Les autres espaces, répartis entre les trois bâtiments, accueilleront sur 5000 m2 les partenaires chargés de conseiller et d'accompagner les demandeurs d'emploi, les salariés et les chefs d'entreprises. "Avec la mise en œuvre de la Cité des Métiers, il s'agit in fine de créer un lieu fédérant au mieux les services au public et articulant les dispositifs des politiques de l'emploi local", conclut Mireille Jassin-Le-Guen.
Investissement
Le budget total de l'investissement pour l'édification de cette Cité des Métiers s'élève à 3,2 millions d'euros. À ce jour, il est pris en charge par la Communauté d'Agglomération, le Conseil Général et l'Etat. Également sollicité, le Conseil Régional doit donner sa réponse prochainement.
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Réagir : contacter Xavier Laleu - ubacto - Publié le : 13-Avr-2006