Il affirmait en 1979 : "J'accepte de disparaître dès lors qu'il me sera permis d'éprouver, au jour de ma mort, le sentiment d'avoir accompli ma part d'humanité. C'est à travers elle que je survivrais". Michel Crépeau a quitté ce monde comme il a vécu, frappé le 23 mars 1999 par un arrêt cardiaque dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Sa part d'engagement, son très franc-parler, sa passion pour les débats, c'est ce que souhaite célébrer la jeune association "Michel Crépeau l'humaniste". Pour commémorer, sans regret, dans un élan d'émotion heureuse le 10e anniversaire de sa disparition en 2009, un collectif a décidé de lui dédié un monument. L'oeuvre signée par François Cante-Pacos, un artiste contemporain trouvera sa place à La Rochelle à l'angle de l'avenue qui porte son nom et de la rue Amerigo Vespucci. De l'appel aux donateurs à la politique-fiction-réflexion ; de la symbolique du monument aux questions que peut nous poser "l'héritage humaniste" de Michel Crépeau : nous vous invitons à découvrir une initiative qui a du sens.
© DR Affiche électorale, Michel Crépeau
Michel Crépeau, maire de La Rochelle, député et ministre aimait l'humanité et appréciait les artistes qui savent si bien la décrire dans ce qu'elle a de meilleur et de pire. À La Rochelle, Jacques Bourdin, l'emblématique restaurateur du Bar André est un amateur d'art convaincu. Pour créer les atmosphères des différentes salles de son immense brasserie de la mer, c'est aux peintres et aux plasticiens qu'il a demandé de s'exprimer. Jacques Bourdin, personnalité rochelaise a aussi défendu aux côtés de Michel Crépeau de nombreux projets qui ont contribué au rayonnement de La Rochelle. On ne s'étonnera donc pas de le retrouver à la présidence de l'association qu'il anime avec conviction. C'est aussi lui qui a demandé au sculpteur François Cante-Pacos, bien avant la création officielle de l'association d'imaginer l'oeuvre qui sera dédiée à Michel Crépeau.
L'appel aux donateurs
Créer une oeuvre monumentale en bronze représente un investissement important. L'association a pour objectif d'une part de récolter les fonds nécessaires à sa concrétisation et aussi de réunir les témoignages à partir desquels seront réalisés deux carnets consacrés à Michel Crépeau. Afin d'être accessible au plus grand nombre, la souscription est ouverte à trois "familles" de donateurs. L'association offrira, en fonction de ces trois niveaux d'engagement financier, un témoignage artistique lié à la création du monument et que chacun pourra conserver.
Une médaille, réduction de l'oeuvre originale sera offerte pour les "dons libres" qui s'adressent aux petits budgets qui choisissent de participer, selon leurs moyens pour des montants inférieurs à 150 euros. Les "Bienfaiteurs" qui apporteront une contribution à partir de 490 euros conserveront un coffret qui réunira les deux carnets d'esquisses, de croquis, de témoignages et de citations de Michel Crépeau qui seront réalisés dans le cadre du projet.
Enfin, les amateurs d'art et les collectionneurs pourront rejoindre, à partir de 4 900 euros les "Grands donateurs" à qui sera offert un bronze de 30 centimètres numéroté, réduction de l'oeuvre originale de François Cante-Pacos. Même si les donateurs sont le plus souvent des passionnés, il n'est pas inutile de rappeler que ces dons sont partiellement déductibles ; à hauteur de 60% dans la limite de 20% du revenu imposable pour les particuliers ; et de 60% dans la limite de cinq pour mille du chiffre d'affaires pour les entreprises sur l'impôt sur les sociétés.
Jusqu'en mars 2009, différents rendez-vous sont programmés notamment dans le cadre du salon Arts Atlantique fin octobre 2007. Début 2008, tous les souscripteurs se retrouveront pour le marquage du site et la pose des fondations. En novembre, les grands donateurs seront invités à une visite de chantier chez le fondeur Didier Landowski. En mars 2009, l'oeuvre fera à J - 3 de son installation le tour des quartiers de La Rochelle en "camion débâché" avant l'inauguration de la place et de l'oeuvre "Michel Crépeau, l'humaniste" pour commémorer, toutes et tous ensemble, les dix ans de son "au revoir".
Infos pratiques : sur le site asso-crepeauhumaniste.com ; l'association, l'artiste, l'oeuvre, le fondeur et les démarches pour les donateurs !
L'héritage humaniste de Michel Crépeau nous interpelle !
Michel Crépeau rappelait "gouverner c'est choisir". Plaçant toujours l'homme au centre, ses choix étaient clairs. Il préférait la solidarité en faveur des plus démunis plutôt que la multiplication, qu'il trouvait souvent inutile, des aides au profit des plus riches.
Et aujourd'hui ? Michel Crépeau aurait-il mis son franc-parler au service d'une campagne électorale résolument humaniste ? Si tel était le cas, peut-être aurait-il eu le courage de dire : qu'avons-nous fait de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? Nos choix sont-ils en cohérence avec ce texte fondateur ? S'il s'exprimait aujourd'hui, placerait-il : la réduction des inégalités entre le Nord et Sud, entre les pauvres et les riches, l'urgence écologique et le développement réellement durable comme préalables nécessaires à toutes décisions. Oserait-il rappeler que l'argent n'a de valeur que s'il sert le dessin de l'humanité. Bien au-delà de nos angoisses, de "la vie chère" ou des "impôts trop lourds", affirmerait-il qu'il est temps de comprendre que l'on ne peut pas choisir sans réfléchir, à ça, d'abord.
Les propositions électorales comme nos débats, que nous soyons plutôt "de gauche" ou "de droite" sont le plus souvent pavés de très bonnes intentions, mais qui prendra le risque de dire aux citoyens-électeurs qu'il va falloir modifier durablement nos comportements, nos dépenses et nos investissements. Que le monde tourne déjà sur un mode international. Qu'il est légitime quand on meurt de faim d'aller chercher chez ses voisins, même des miettes, même contraint à la clandestinité. Que l'on ne peut pas continuer à vivre dans une société du "patch" ou de la "rustine". Qu'il faut être déterminé, définir clairement quel est l'objectif environnemental et sociétal à partir duquel nous allons motiver l'ensemble de nos choix. Aujourd'hui en conscience, demain, s'il est trop tard, contraints et forcés.
Le constat peut, bien entendu, paraître simpliste ou naïf. Il est évidemment réduit à quelques lignes forcément caricaturales. Par contre, si on le pose sur le terrain du "concret", chacun d'entre nous peut déjà commencer à s'interroger sur ses choix. Se demander par exemple : est-ce que, moi personnellement, je suis prêt à payer mon réfrigérateur plus cher s'il est plus économe et si j'ai la garantie qu'il n'est pas fabriqué par des enfants ou au détriment des salariés de l'usine qui a fermé à côté de chez moi. Au marché : est-ce que je continue à acheter en plein hiver des fruits et légumes produits par des paysans sous-payés à l'autre bout du monde ? Ou bien je décide de consommer ceux, de saison, de ma région, produits par un agriculteur qui réduit l'usage des pesticides, qui les récoltent mûrs et qui n'auront pas à faire des milliers de kilomètres pour arriver dans mon assiette en générant une surproduction de gaz à effet de serre.
Deux questions, extraites d'un catalogue d'exemples possibles. Parce que nous ne souhaitons pas réduire cette interpellation à quelques lignes, nous vous rappelons que ubacto est à l'initiative depuis le début de l'année 2007, de la création d'un club informel, libre et ouvert à tous et à toutes, à La Quinta, tous les mardis en fin de journée - début de soirée. Entre business club et débat d'idées, depuis quelques semaines, ce rendez-vous convivial permet de multiplier les échanges, de croiser les réseaux, de décloisonner ; de parler métiers, activités, associations, projets et d'exprimer des opinions.
À lire aussi : Lancement à La Rochelle du premier ubacto Open Club.
L'appel aux donateurs
Créer une oeuvre monumentale en bronze représente un investissement important. L'association a pour objectif d'une part de récolter les fonds nécessaires à sa concrétisation et aussi de réunir les témoignages à partir desquels seront réalisés deux carnets consacrés à Michel Crépeau. Afin d'être accessible au plus grand nombre, la souscription est ouverte à trois "familles" de donateurs. L'association offrira, en fonction de ces trois niveaux d'engagement financier, un témoignage artistique lié à la création du monument et que chacun pourra conserver.
Une médaille, réduction de l'oeuvre originale sera offerte pour les "dons libres" qui s'adressent aux petits budgets qui choisissent de participer, selon leurs moyens pour des montants inférieurs à 150 euros. Les "Bienfaiteurs" qui apporteront une contribution à partir de 490 euros conserveront un coffret qui réunira les deux carnets d'esquisses, de croquis, de témoignages et de citations de Michel Crépeau qui seront réalisés dans le cadre du projet.
Enfin, les amateurs d'art et les collectionneurs pourront rejoindre, à partir de 4 900 euros les "Grands donateurs" à qui sera offert un bronze de 30 centimètres numéroté, réduction de l'oeuvre originale de François Cante-Pacos. Même si les donateurs sont le plus souvent des passionnés, il n'est pas inutile de rappeler que ces dons sont partiellement déductibles ; à hauteur de 60% dans la limite de 20% du revenu imposable pour les particuliers ; et de 60% dans la limite de cinq pour mille du chiffre d'affaires pour les entreprises sur l'impôt sur les sociétés.
Jusqu'en mars 2009, différents rendez-vous sont programmés notamment dans le cadre du salon Arts Atlantique fin octobre 2007. Début 2008, tous les souscripteurs se retrouveront pour le marquage du site et la pose des fondations. En novembre, les grands donateurs seront invités à une visite de chantier chez le fondeur Didier Landowski. En mars 2009, l'oeuvre fera à J - 3 de son installation le tour des quartiers de La Rochelle en "camion débâché" avant l'inauguration de la place et de l'oeuvre "Michel Crépeau, l'humaniste" pour commémorer, toutes et tous ensemble, les dix ans de son "au revoir".
Infos pratiques : sur le site asso-crepeauhumaniste.com ; l'association, l'artiste, l'oeuvre, le fondeur et les démarches pour les donateurs !
L'héritage humaniste de Michel Crépeau nous interpelle !
Michel Crépeau rappelait "gouverner c'est choisir". Plaçant toujours l'homme au centre, ses choix étaient clairs. Il préférait la solidarité en faveur des plus démunis plutôt que la multiplication, qu'il trouvait souvent inutile, des aides au profit des plus riches.
Et aujourd'hui ? Michel Crépeau aurait-il mis son franc-parler au service d'une campagne électorale résolument humaniste ? Si tel était le cas, peut-être aurait-il eu le courage de dire : qu'avons-nous fait de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? Nos choix sont-ils en cohérence avec ce texte fondateur ? S'il s'exprimait aujourd'hui, placerait-il : la réduction des inégalités entre le Nord et Sud, entre les pauvres et les riches, l'urgence écologique et le développement réellement durable comme préalables nécessaires à toutes décisions. Oserait-il rappeler que l'argent n'a de valeur que s'il sert le dessin de l'humanité. Bien au-delà de nos angoisses, de "la vie chère" ou des "impôts trop lourds", affirmerait-il qu'il est temps de comprendre que l'on ne peut pas choisir sans réfléchir, à ça, d'abord.
Les propositions électorales comme nos débats, que nous soyons plutôt "de gauche" ou "de droite" sont le plus souvent pavés de très bonnes intentions, mais qui prendra le risque de dire aux citoyens-électeurs qu'il va falloir modifier durablement nos comportements, nos dépenses et nos investissements. Que le monde tourne déjà sur un mode international. Qu'il est légitime quand on meurt de faim d'aller chercher chez ses voisins, même des miettes, même contraint à la clandestinité. Que l'on ne peut pas continuer à vivre dans une société du "patch" ou de la "rustine". Qu'il faut être déterminé, définir clairement quel est l'objectif environnemental et sociétal à partir duquel nous allons motiver l'ensemble de nos choix. Aujourd'hui en conscience, demain, s'il est trop tard, contraints et forcés.
Le constat peut, bien entendu, paraître simpliste ou naïf. Il est évidemment réduit à quelques lignes forcément caricaturales. Par contre, si on le pose sur le terrain du "concret", chacun d'entre nous peut déjà commencer à s'interroger sur ses choix. Se demander par exemple : est-ce que, moi personnellement, je suis prêt à payer mon réfrigérateur plus cher s'il est plus économe et si j'ai la garantie qu'il n'est pas fabriqué par des enfants ou au détriment des salariés de l'usine qui a fermé à côté de chez moi. Au marché : est-ce que je continue à acheter en plein hiver des fruits et légumes produits par des paysans sous-payés à l'autre bout du monde ? Ou bien je décide de consommer ceux, de saison, de ma région, produits par un agriculteur qui réduit l'usage des pesticides, qui les récoltent mûrs et qui n'auront pas à faire des milliers de kilomètres pour arriver dans mon assiette en générant une surproduction de gaz à effet de serre.
Deux questions, extraites d'un catalogue d'exemples possibles. Parce que nous ne souhaitons pas réduire cette interpellation à quelques lignes, nous vous rappelons que ubacto est à l'initiative depuis le début de l'année 2007, de la création d'un club informel, libre et ouvert à tous et à toutes, à La Quinta, tous les mardis en fin de journée - début de soirée. Entre business club et débat d'idées, depuis quelques semaines, ce rendez-vous convivial permet de multiplier les échanges, de croiser les réseaux, de décloisonner ; de parler métiers, activités, associations, projets et d'exprimer des opinions.
À lire aussi : Lancement à La Rochelle du premier ubacto Open Club.
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Réagir : contacter Nathalie Métayer - ubacto - Publié le : 20-Fev-2007