Place des Fontaines... Le projet ambitieux a pris corps, celui d'un grand chantier, avec des engins ; et d'une construction-création à ciel ouvert imaginée et fabriquée par des artistes, des ateliers, des enfants, des artisans, des résidents et même une architecte Joanna Lasserre. Les services techniques de la ville de La Rochelle qui ont travaillé avec l'Office des H.L.M et la CdA se sont attaqués au gros oeuvre.

Le paysagiste Barthélemy Schlumberger a dessiné la "Ligne de vie", celle du cours d'eau, des prairies qui ont fleuri et des jardins potagers. Deux fontaines ont été installées. La cascade de "l'eau vive" est signée par le sculpteur fontainier québécois Marcel Dubuc ; et le "carré d'eau" par les mosaïstes Christian Sicault et Catherine Douault. Le fondeur bronzier Patrick Chappet et Yannick Christmann ont inventé les "Délires hydrauliques" lors d'une résidence à l'Astrolabe.

Creuser, remuer la terre, étanchéifier, installer des canalisations, raccorder... Puis aménager, installer, habiller, peindre, planter... Un travail d'équipes et d'étonnants duos. Par exemple celui de l'orgue urbain, un concept de sculpture sonore conçu par le compositeur Claude Mafart et créé par le plasticien-ferrailleur-poète Christophe Rouvreau avec Martine Rousset et Alain Guillet qui ont planté des tuyaux d'acier dans le sol.

Une libellule géante du sculpteur Rémi Polak. Une vraie table bleue, grande, fabriquée par les Anges et les enfants. Le long de la coursive de l'immeuble n°19 Utrillo, René Claude Girault a réalisé une peinture murale de 150 mètres avec des bleus, du blanc, ses idées, celles des autres qui passaient et la complicité de deux peintres Tchèques. Séduisante, la mare aux nénuphars est aussi très utile : elle sert de bassin de rétention, pour stocker l'eau du circuit fermé qui alimente les deux fontaines et le cours d'eau. Un travail de pros et pour l'aménagement des abords, une participation des enfants qui ont aussi planté au pied des immeubles un vrai potager, qu'ils arrosent soigneusement pour faire pousser les légumes.

Ajouter aussi des cuves de récupération d'eau pluviale dans le sous-sol d'un immeuble. Et la signature monumentale de Yann Kersalé qui a conçu la mise en lumière des deux châteaux d'eau qui se transforment en "amers", ces repères terrestres qui permettent aux marins de se situer quand ils approchent des côtes. Visibles de loin, du centre ville et des communes alentours, cet éclairage puissant invitera à trouver le chemin de Mireuil pour découvrir cette nouvelle place imaginée, à partager au coeur de la cité.