À l'initiative de Quentin Raspail, producteur et président-fondateur du Festival de la fiction TV de la Rochelle, l'organisation les 7 et 8 septembre 2010 des "ateliers de la fiction" a donné aux "professionnels de l'ombre" une occasion, rare, de travailler ensemble pendant deux jours. Soutenues par le département de la Charente-Maritime, la Région Poitou-Charentes et le groupe Audiens, ces rencontres se sont inscrites dans une démarche innovante destinée à "nourrir" le processus de création. Même s'ils ont trouvé trop courtes ces deux journées, les 45 participants ont apprécié de pouvoir prendre le temps, autour d'une table, de discuter de l'avenir de la fiction et de pouvoir échanger sur leurs pratiques. Cet intérêt pour les ateliers de la fiction traduit le besoin de ces "corps de métiers" de dialoguer entre eux et leur regret de ne pas avoir l'opportunité de le faire habituellement. Ils ont exprimé ce point de vue dans la synthèse présentée à La Rochelle jeudi 9 septembre autour des sept axes de progression qu'ils ont dégagés pour mieux servir, ensemble, "un même film, dans un même dessein".
© photo : Marco Desscouleurs - Fotolia
Sur le web :
Le site du festival de la fiction TV.
Sur ubacto : le palmarès et la cérémonie de remise des prix 2010 en images : à lire en cliquant ici. Le fil de l'actualité de la région de La Rochelle et de la Charente-Maritime : à suivre au jour le jour "à la une".
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Les premiers Atelier de la fiction de La Rochelle : synthèse, septembre 2010
Chefs opérateurs, décorateurs, monteurs ; directeurs de production : les hommes et les femmes réunis pour les premiers "Ateliers de la fiction" à l'occasion du festival de La Rochelle sont des professionnels "de l'ombre" des métiers de la production télévisuelle. Dans le processus de fabrication d'une fiction pour la télévision, quel que soit son format, chaque "métier" intervient selon un timing différent. Ensemble, ils ont pu définir quelles sont les étapes qui pourraient bénéficier d'une meilleure mise en cohérence pour "servir un même film, dans un même dessein".
Quatre chefs de postes, un décorateur, un opérateur ; une monteuse et un directeur de production ont restitué jeudi 9 septembre 2010 pour leurs consoeurs et confrères participant au festival la synthèse de leurs travaux. Ils ont proposé 7 axes de travail qui permettraient de mieux préparer le processus de fabrication, de gagner en souplesse et en efficacité.
1 - Pour tous les postes, les professionnels souhaitent que le scénario soit livré, plusieurs semaines avant qu'ils commencent à travailler dans sa version la plus aboutie possible, approuvée à la fois par le réalisateur et par le diffuseur. Aujourd'hui, les tournages se font non seulement dans l'urgence mais en plus dans des délais de plus en plus réduit. Une préparation plus structurée en amont permettrait, selon eux, d'être plus efficace.
2 - Seconde proposition, dans le droit-fil de la première : faire lecture de ce scénario en réunissant en même temps tous les chefs de poste de l'équipe pour gagner en cohérence. Un voeux pieux, certes, mais on peut se demander si cette requête n'entraînerait pas un surcoût budgetaire dans la phase de préparation des films, sans pour autant en optimiser la logistique. Il serait intéressant d'interroger ceux qui appliquent déjà cette méthode. Par ailleurs, il faudrait aussi que les chargés de programmes côté diffuseurs soient présents pour que tout le monde soit bien d'accord sur le film qu'on veut faire.
3 - Les techniciens qui souhaitent voir émerger une fiction française toujours plus créative, sont partisans d'une plus grande prise de risque à la fois pour les sujets et leur traitement. Mettant en avant la nécessité d'un point de vue fort, ils encouragent à redonner une place pertinente au binôme réalisateur-producteur et à revenir à une relation de confiance entre ce binôme et les diffuseurs.
4 - Les professionnels aimeraient pouvoir compter sur des interlocuteurs "stables" chez les diffuseurs qui suivent les projets dans la durée, alors qu'aujourd'hui, ils constatent un fort turn-over au sein des équipes de certaines chaînes de télévision.
5 - Cinquième proposition, peut-être une des plus difficile à réaliser est d'avoir un suivi technique jusqu'au PAD, le "prêt à diffuser" pour tous les métiers.
6 - Pour pouvoir appliquer ce processus, il faudrait donc créer une fonction de "conseiller artistique" qui serait à la fois le "référent" transversal tout au long de la fabrication des téléfilms et surtout des séries ; et le garant de la cohérence artistique. Un poste courant Outre-Manche, que les professionnels apprécieraient de voir débarquer en France.
7 - Le septième axe marque le souhait de voir les diffuseurs renforcer leur prise de risque à la fois en produisant plus de pilotes et en s'impliquant dans des expériences sur les nouveaux formats et les nouvelles écritures.
Pour conclure, ces premiers ateliers ont permis aux professionnels d'exprimer leur volonté d'optimiser les processus de fabrication de la fiction française dans une démarche de qualité. Par contre, les axes de progression proposés sont difficilement applicables. Les propositions faites, généralement coûteuses, sont plus basées sur un accroissement des moyens que sur des changements de méthode.
La tenue de ces premiers ateliers de La Rochelle a démontré qu'il était utile de favoriser les échanges entre les métiers de la fiction TV. D'autres éditions seront nécessaires pour élargir le cercle des participants à d'autres professions.
Par ailleurs, il apparaît qu'il y a urgence à créer une dynamique qui permettrait d'ouvrir le dialogue, sur de nouvelles bases, avec les diffuseurs.
De la synthèse de La Rochelle, on peut déjà retenir deux premières pistes qui font plus appel à la méthode et à la volonté qu'aux moyens financiers et donc peuvent être initiées rapidement. Face aux chaînes, l'idée du renforcement du binôme réalisateur - producteur qui a besoin de retrouver une complicité et une unité dans une relation de confiance afin de mieux présenter un "front commun" pour défendre les projets. Par ailleurs, mettre en place les conditions d'un dialogue renforcé entre le directeur de production et le scénariste pourrait libérer l'artistique de l'auto-censure trop souvent observée aujourd'hui. La créativité pourrait être ainsi débridée et permettre de faire des fictions plus fortes.
Le site du festival de la fiction TV.
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Chefs opérateurs, décorateurs, monteurs ; directeurs de production : les hommes et les femmes réunis pour les premiers "Ateliers de la fiction" à l'occasion du festival de La Rochelle sont des professionnels "de l'ombre" des métiers de la production télévisuelle. Dans le processus de fabrication d'une fiction pour la télévision, quel que soit son format, chaque "métier" intervient selon un timing différent. Ensemble, ils ont pu définir quelles sont les étapes qui pourraient bénéficier d'une meilleure mise en cohérence pour "servir un même film, dans un même dessein".
Quatre chefs de postes, un décorateur, un opérateur ; une monteuse et un directeur de production ont restitué jeudi 9 septembre 2010 pour leurs consoeurs et confrères participant au festival la synthèse de leurs travaux. Ils ont proposé 7 axes de travail qui permettraient de mieux préparer le processus de fabrication, de gagner en souplesse et en efficacité.
1 - Pour tous les postes, les professionnels souhaitent que le scénario soit livré, plusieurs semaines avant qu'ils commencent à travailler dans sa version la plus aboutie possible, approuvée à la fois par le réalisateur et par le diffuseur. Aujourd'hui, les tournages se font non seulement dans l'urgence mais en plus dans des délais de plus en plus réduit. Une préparation plus structurée en amont permettrait, selon eux, d'être plus efficace.
2 - Seconde proposition, dans le droit-fil de la première : faire lecture de ce scénario en réunissant en même temps tous les chefs de poste de l'équipe pour gagner en cohérence. Un voeux pieux, certes, mais on peut se demander si cette requête n'entraînerait pas un surcoût budgetaire dans la phase de préparation des films, sans pour autant en optimiser la logistique. Il serait intéressant d'interroger ceux qui appliquent déjà cette méthode. Par ailleurs, il faudrait aussi que les chargés de programmes côté diffuseurs soient présents pour que tout le monde soit bien d'accord sur le film qu'on veut faire.
3 - Les techniciens qui souhaitent voir émerger une fiction française toujours plus créative, sont partisans d'une plus grande prise de risque à la fois pour les sujets et leur traitement. Mettant en avant la nécessité d'un point de vue fort, ils encouragent à redonner une place pertinente au binôme réalisateur-producteur et à revenir à une relation de confiance entre ce binôme et les diffuseurs.
4 - Les professionnels aimeraient pouvoir compter sur des interlocuteurs "stables" chez les diffuseurs qui suivent les projets dans la durée, alors qu'aujourd'hui, ils constatent un fort turn-over au sein des équipes de certaines chaînes de télévision.
5 - Cinquième proposition, peut-être une des plus difficile à réaliser est d'avoir un suivi technique jusqu'au PAD, le "prêt à diffuser" pour tous les métiers.
6 - Pour pouvoir appliquer ce processus, il faudrait donc créer une fonction de "conseiller artistique" qui serait à la fois le "référent" transversal tout au long de la fabrication des téléfilms et surtout des séries ; et le garant de la cohérence artistique. Un poste courant Outre-Manche, que les professionnels apprécieraient de voir débarquer en France.
7 - Le septième axe marque le souhait de voir les diffuseurs renforcer leur prise de risque à la fois en produisant plus de pilotes et en s'impliquant dans des expériences sur les nouveaux formats et les nouvelles écritures.
Pour conclure, ces premiers ateliers ont permis aux professionnels d'exprimer leur volonté d'optimiser les processus de fabrication de la fiction française dans une démarche de qualité. Par contre, les axes de progression proposés sont difficilement applicables. Les propositions faites, généralement coûteuses, sont plus basées sur un accroissement des moyens que sur des changements de méthode.
La tenue de ces premiers ateliers de La Rochelle a démontré qu'il était utile de favoriser les échanges entre les métiers de la fiction TV. D'autres éditions seront nécessaires pour élargir le cercle des participants à d'autres professions.
Par ailleurs, il apparaît qu'il y a urgence à créer une dynamique qui permettrait d'ouvrir le dialogue, sur de nouvelles bases, avec les diffuseurs.
De la synthèse de La Rochelle, on peut déjà retenir deux premières pistes qui font plus appel à la méthode et à la volonté qu'aux moyens financiers et donc peuvent être initiées rapidement. Face aux chaînes, l'idée du renforcement du binôme réalisateur - producteur qui a besoin de retrouver une complicité et une unité dans une relation de confiance afin de mieux présenter un "front commun" pour défendre les projets. Par ailleurs, mettre en place les conditions d'un dialogue renforcé entre le directeur de production et le scénariste pourrait libérer l'artistique de l'auto-censure trop souvent observée aujourd'hui. La créativité pourrait être ainsi débridée et permettre de faire des fictions plus fortes.
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Réagir : contacter N.M - M.S - ubacto - Publié le : 15-Sep-2010