Du pertuis Charentais à la façade Atlantique
En 1996, le C.E.S.T.M, Centre d'étude et de soins pour les tortues marines de l'Aquarium de la Rochelle et l'ex-C.R.M.M aujourd'hui Observatoire Pelagis de l'Université de La Rochelle ont initié une première opération : "Devenez observateur des Pertuis".
Plaisanciers, sportifs, professionnels : tous les navigateurs étaient invités à répertorier leurs observations d'animaux marins dans une démarche participative afin d'identifier les espèces qui fréquentent le Pertuis. En 2010, l'opération s'est étendue à toute la façade Manche-Atlantique.

Tortues Luth, dauphins communs et poissons Lune
Les deux structures ont comptabilisé 234 observations en 2011 et 195 l'an dernier en 2012, principalement des tortues marines luth et pour les mammifères marins, des dauphins communs, grands dauphins et globicéphales qu'on appelle aussi "dauphins pilotes" ou même à tort "baleines-pilotes".
Par ailleurs, des poissons lune sont régulièrement signalés car ils sont confondus, en raison de leur imposant aileron dorsal, avec des requins.

Fiches pédagogiques et d'identification
Une vaste campagne d'information auprès des utilisateurs de la mer a été mise en place pour les sensibiliser à cette opération. Partant du constat que, parfois, faute de connaissances, les identifications sont inexactes, des outils ont été réalisés pour aider les observateurs.
Une fiche permettant de bien différencier les espèces et de signaler les observations est disponible, sous format "papier", dans les capitaineries des ports de la façade manche-Atlantique et, bien entendu, dans celle du port de plaisance des Minimes de La Rochelle. Sur des affiches, un "flash code" permet avec un téléphone mobile d'accéder directement à celle consultable en ligne, sur le site internet de l'Aquarium de la Rochelle qui est aussi téléchargeable en PDF.
Par ailleurs deux numéros de téléphone peuvent recevoir 7j/7j les appels des observateurs : l'Observatoire Pelagis pour les mammifères marins au 05 46 44 99 10 et le C.E.S.T.M. pour les tortues marines au 05 46 34 00 00.

Les chercheurs recommandent également, quand c'est possible, de prendre en photo les spécimens observés. On repère chaque individu grâce à ses caractéristiques. Pour les cétacés : dauphins, marsouins, globicéphales... C'est "l'aileron", en fait la nageoire dorsale qui est le plus utilisée. Sur cette partie de leur anatomie, la première visible lors de leur remontée à la surface, on peut aussi voir des blessures anciennes ou des marques caractéristiques à chaque individu qui permettent de les identifier. Les chercheurs peuvent ainsi réaliser une fiche pour chaque animal.

Une connaissance plus précise de la biodiversité marine
Ces données obtenues avec l'aide des "observateurs" permettent de connaître avec plus de précision quelles espèces fréquentent nos côtes et dans quelles circonstances. Dans certains cas, leur passage n'est qu'un flux migratoire mais les tortues marines qui sont opportunistes se déplacent aussi pour se nourrir. Comme les dauphins et les poissons lune, elles sont friandes de méduses et se déplacent pour rechercher leurs proies.

Une observation plutôt saisonnière
Les observateurs sont plus nombreux en été quand la météo est propice aux sorties en mer. Ainsi il est difficile de connaître avec exactitude à quelles fréquences les animaux passent d'un site à l'autre au fil des saisons. Dans ce contexte, compléter la fiche d'identification permet de replacer l'observation dans son contexte : le type de bateau avec lequel elle a été effectuée, la date, la lattitude, le comportement de l'animal... Ces informations qui peuvent paraître dérisoires permettent pourtant aux chercheurs de mieux étudier les comportements alimentaires, migratoires et reproducteurs de chaque espèce pour les protéger en conséquence. En élargissant l'opération "observateurs" à toute la surface Manche-Atlantique, ils disposeront de nouvelles données.

Des outils pour les observateurs dans les capitaineries des ports du littoral Manche-Atlantique
Tous les moyens sont bons pour diffuser l'appel aux observateurs : diffusion dans les capitaineries, les clubs nautiques, les boutiques spécialisées, mailing, rencontres sur les pontons.
En plus du matériel d'identification et des affiches, sont disponibles des autocollants qui résistent à l'eau de mer et aux U.V à coller sur son bateau sur lesquels figurent les coordonnées des deux centres à appeler en cas d'observation d'un spécimen marin vivant ou mort. Ils résistent à l'eau de mer et aux U.V

À La Rochelle : milieu marin et gestes éco-citoyens
À La Rochelle, le port de plaisance reconnu pour la qualité de son éco-gestion diffuse largement ces outils de communications. Le port des Minimes distribue aussi des kits pour collecter les piles ou encore des cendriers de poche pour éviter la dispersion dans la nature des mégots. À La capitainerie, les plaisanciers peuvent également acheter des produits d'hygiène et d'entretien écologiques permettant de réduire l'impact du nautisme sur l'environnement marin. D'avril à septembre, le port organise régulièrement en partenariat avec l'association environnementale Echo-Mer des balades éco-citoyennes.

Protection des animaux marins
Protéger les espèces fragiles passe par ailleurs par une meilleure gestion des déchets. Les sacs plastiques, par exemple, qui sont souvent confondus avec des méduses par les tortues marines qui risquent de s'étouffer en les avalant. Les phoques et certains oiseaux marins comme les fous de Bassan sont victimes des filets de pêche ou des chambres à air. Il faut aussi veiller, pour préserver la qualité de l'eau, nécessaire à la biodiversité à adopter un comportement écocitoyen aussi bien dans les ports qu'en mer.

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