Dans les 26 cantons renouvelables en Charente-Maritime, 153 candidats se présentent au premier tour des élections cantonales, dimanche 20 mars 2011. Dans un département où les écarts sont faibles, les deux grandes forces en présence sont données à 50-50. La droite de la majorité départementale du conseiller général et président sortant U.M.P, Dominique Bussureau a la capacité de conserver la tête du Conseil général et l'alliance P.S-P.R.G, celle de faire basculer la Charente-Maritime à gauche à l'issue du second tour, le dimanche suivant 27 mars 2011. La rédaction ubacto.com vous invite à suivre les derniers jours de campagne avec Pierre Garrat, Rochelais, étudiant en histoire à Paris qui anime LRpol.fr, le seul blog politique de la région de la Rochelle. Zoom sur les analyses, étayées par un exigeant travail d'historien de ce jeune homme, passionné, qui signe avec ce dossier d'actualité, un très beau travail dans le genre, délicat, de l'éditorial politique. Un scrutin particulier avec des conseillers généraux élus pour seulement 3 ans. Surgères, Royan-est, Saint-Jean-d'Angély, Saint-Genis-de-Saintonge, Aigrefeuille-d'Aunis, La Rochelle 5, Rochefort-sud, Pons, La Rochelle 3, Montendre : premiers focus sur 10 cantons, à suivre au jour le jour jusqu'au 1er tour sur ubacto et LRpol !
© photo DR, A. Bronscheer pour ubacto - Pierre Garrat LRpol
LeFlux : pour relayer certains aspects pratiques de la campagne, la rédaction a ouvert le fil d'info Élections cantonales 2011. Il permettra d'annoncer, dans la mesure où elles nous parviendront et aussi de nos possibilités compte tenu du nombre de candidats, leurs réunions publiques. Ces temps d'échanges font partie des rendez-vous qui permettent aux citoyens-citoyennes de se forger une opinion et donc de lutter contre l'abstention.
Les analyses : la rédaction ubacto.com a choisi de suivre la campagne électorale avec Pierre Garrat. Rochelais, étudiant en histoire à Paris, il a ouvert son premier blog "La Rochelle élection 2008" pour les municipales, puis LRpol.fr lors des Régionales de 2009. Après des échanges de mail et sur les réseaux sociaux depuis 2008, nous avons enfin rencontré Pierre Garrat lors d'un after-work "ubacto live" à la fin de l'année 2010 au Masqhotel à La Rochelle. Il profitait des vacances de Noël pour se replonger dans les archives départementales de la Charente-Maritime et la préparation de son dossier "Cantonales 2011". Pierre a entrepris dès l'été 2010 un gros travail de recherche aussi bien sur les résultats des élections passées que documentaire par la lecture des articles parus dans la presse régionale depuis la Libération afin de nourrir ses analyses et de les placer dans une perspective historique.
L'oeil du jeune éditorialiste : le travail de fond réalisé par Pierre Garrat est particulièrement intéressant. Au-delà du bloggeur passionné par son sujet, il s'inscrit déjà dans le genre, délicat, de l'éditorial politique. S'il ne cache pas sa propre sensibilité, comme c'est l'usage pour ce genre journalistique d'opinion et informe ses lecteurs de son ancrage à gauche, tendance P.S, il a la capacité de se détacher du militantisme pour construire ses analyses. Il maîtrise l'exercice grâce à l'équilibre entre l'angle choisi, son traitement et une argumentation bien étayée par des éclairages historique qui reste très ouverte, sans parti-pris trop engagé.
Jeune historien à l'intérêt marqué pour la période contemporaine et même "le temps présent", Pierre Garrat au cours de ses recherches liées aux élections, a par ailleurs commencé à travailler sur une histoire de la politique locale et départementale.
Cantonales 2011 : un scrutin particulier dans le contexte de la réforme
Particularité des élections cantonales des 20 et 27 mars 2011, les conseillers généraux ne seront élus, normalement, que pour 3 ans au lieu de 6 ans qui est la durée actuelle du mandat. En effet, dans le cadre de la réforme territoriale 2010 du gouvernement de Nicolas Sarkozy, de nouvelles élections devraient en 2014 permettre d'élire les "conseillers territoriaux" qui se substitueront, en fusionnant les deux fonctions, aux conseillers régionaux et aux conseillers généraux. Les nouveaux élus représenteront alors à la fois la Région et le Département. Une défaite de la droite et une victoire de la gauche à l'élection présidentielle de 2012 pourrait changer la donne, les socialistes ayant l'intention de revenir sur cette réforme. Par contre, si elle est appliquée, le nombre des 51 élus de Charente-Maritime passera à 41.
L'enjeu des élections cantonales en Charente-Maritime : une majorité qui tiendra "à un fil" !
La Charente-Maritime était un bastion de gauche depuis la Libération et jusqu'à l'élection en 1985 du centriste UDF-CDS François Blaizot, à qui succédera le radical valoisien Claude Belot.
Avant l'élection de 2008, il y avait 25 élus de gauche et 26 de droite, enfin presque puisque théoriquement la gauche était majoritaire à l'issue du scrutin avec 26 sièges contre 25 et que c'est la voix du radical de gauche Jean-Claude Berthelot qui en votant pour Claude Belot a permis à la droite de conserver la présidence en 2004.
En 2008, la droite a très légèrement creusé son avance avec 28 élus contre 23 à gauche et c'est l'U.M.P, Dominique Bussereau qui succède au radical Belot.
La majorité en Charente-Maritime se joue de très peu et les deux forces en puissance sont à la veille du scrutin de mars 2011 à 50-50. Chaque voix va peser dans les cantons les plus disputés. Redoutée, l'abstention pourrait, par défaut, jouer le rôle de l'arbitre. Il faudra également évaluer une autre variable d'ajustement, notamment celle d'un "vote sanction" contre le gouvernement de Nicolas Sarkozy en forte baisse de popularité actuellement dans un paysage électoral où les élections locales sont de plus en plus politisées.
À droite, U.M.P et divers-droite, l'actuel président du Conseil général, Dominique Bussereau, U.M.P, ex-ministre qui a quitté récemment le gouvernement de Nicolas Sarkozy a réussi fédérer la plupart des ambitions et donc de ses troupes à droite. Il affiche un optimisme serein et table sur le renouvellement de sa majorité pour conserver la présidence du Département.
À gauche, l'alliance P.S - P.R.G sait qu'il lui suffit de "prendre" trois cantons pour l'emporter. Dans un contexte favorable à la gauche sur le plan national et où la droite décline, il est possible que le Département bascule. C'est normalement Bernard Lalande, candidat dans le canton de Montendre, actuel chef de file des socialistes au Conseil général qui pourrait prendre, dans ce cas, la tête du Département.
Quelle majorité à l'issue du 2e tour ? : la droite pourrait, une nouvelle fois, l'emporter de justesse, même si la gauche progresse en net puisqu'il y a une forte disparité entre le plus petit canton de 3 500 habitants de Tonnay-Charente où le divers droite Bernard Rochet se représente et La Jarrie, le plus peuplé avec 22 000 habitants où le maire et conseiller général David Baudon est également candidat à sa propre succession.
À lire sur LRpol : Ils sont 153 !
Premiers focus sur les cantons renouvelables !
En plus des interviews, pour chaque canton, Pierre Garrat propose une analyse très détaillée, une nouvelle sera publiée jusqu'au vendredi 18 mars 2011 sur le site LRpol. Surgères, Royan-est, Saint-Jean-d'Angély, Saint-Genis-de-Saintonge, Aigrefeuille-d'Aunis, La Rochelle 5, Rochefort-sud, Pons, La Rochelle 3, Montendre : premiers focus sur 10 cantons. "Feuilleton politique" à suivre !
Canton de Surgères : actuellement détenu par l'UMP Philippe Guilloteau, le canton dérive vers la gauche depuis plusieurs années et peut être gagné par la candidate PRG Marie-Pierre Brunet qui est quand même en concurrence avec le divers-gauche Thierry Blaszézik soutenu par la section socialiste locale. Lire sur LRpol : À Surgères, la gauche en appétit.
Canton de Royan-est : c'est le canton de Dominique Bussereau, le président U.M.P du département qui n'est pas en danger. L'enjeu est son élection au premier tour et les trois candidats de gauche dont la candidate PS-PRG Fabienne Dugas-Raveneau ainsi que le FN qui envoie son chef départemental Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie comptent bien l'en empêcher.
Lire sur LRpol : "À Royan-est, Dominique Bussereau (presque) hors-concours."
Canton de Saint-Jean-d'Angély : le P.R.G Jean-Yves Martin aurait pu être en danger après le basculement du chef-lieu à droite à la municipale de 2008. Mais la droite, qui envoie Jacques Castagnet, déjà candidat en 1998 et 2004 sans succès, ne semble pas vraiment y croire. Lire sur LRpol : "À Saint-Jean-d'Angély, le match retour de 2008."
Canton de Saint-Genis-de-Saintonge : peu d'enjeux dans ce canton très à droite. Jacky Quesson, qui n'a pas de candidats divers-droite contre lui, devrait être réélu dès le premier tour. Lire sur LRpol : "À Saint-Genis, c'est "Rapp-é" pour la gauche."
Canton d'Aigrefeuille-d'Aunis : jamais le canton n'a eu de conseiller général de droite et cela ne devrait pas changer. Christian Brunier, le sortant PS, qui bénéficie du soutien tacite d'Europe-Ecologie - les Verts, pourrait même frôler l'élection dès le premier tour. Lire sur LRpol : À Aigrefeuille, un élu de gauche sinon rien !
Canton de La Rochelle 5 : le radical de gauche sortant, Jack Proust, ne se représente pas mais le maire d'Esnandes, Yann Juin, chef du P.R.G dans le département, n'a pas beaucoup de soucis à se faire face à un candidat UMP parachuté. Par contre, le nombre des candidats en lice fait qu'il devra normalement attendre le second tour pour être élu. Lire sur LRpol : À La Rochelle-5, Juin prend date. La droite aussi ?
Canton de Rochefort-sud : le PS doit y gérer la succession de Jacques Boucher et c'est Pierre Feydeau, adjoint de Bernard Grasset à la mairie de Rochefort qui est son candidat. Ce canton est passé à gauche en 1998, depuis, il est également, lors de tous les scrutins, le plus souvent à gauche et Gérard Pons, le candidat de l'U.M.P n'aura pas pas la partie facile. Lire sur LRpol : À Rochefort-sud, Feydeau entre en scène.
Canton de Pons : Daniel Laurent, le sortant UMP, également sénateur depuis 2008, devrait être élu au premier tour dans ce canton où il y a peu d'enjeux. Lire sur LRpol : À Pons, Laurent à train de sénateur.
Canton de La Rochelle-3 : sur ce canton qui regroupe une partie de Mireuil et de Fétilly, la gauche, représentée par la sortante radicale, Marylise Fleuret-Pagnoux, n'est pas en danger. Mais contrairement à 2004, un second tour sera sans doute nécessaire, Europe Écologie - Les Verts réalisant ici de bons scores. Lire sur LRpol : À La Rochelle-3, duel au Fleuret.
Canton de Montendre : c'est le canton de Bernard Lalande, actuel chef du groupe PS au conseil général. Il n'a pas de candidat écologiste face à lui mais devra sans doute attendre le second tour pour être réélu. Il doit se méfier de sa concurrente de droite, Marie Gruel, qui a réussi en 2008 à se faire élire au conseil municipal de Montendre, dont il est le maire. À Montendre, Lalande sur ses terres.
Réagir : contacter sujet ubacto.com : Nathalie Métayer - Pierre Garrat - Publié le : 12-Mar-2011