Texte de l'exposition "Waouh ! Le dessin s'agite !" ; écrit par Catherine Lam
Dans son appartement, Nicoz dessine, peint, pyrograve sur une table basse ikea verte pomme et devant sa télé allumée. Des originaux de Dave Cooper, Julie Doucet, Tanxx et des étagères remplies de bonnes bd indépendantes veillent sur elle. Elle a aussi un bureau avec une table à dessin et un gros ordinateur mais ça a l'air moins confortable...

Nicoz Balboa est née à Rome et a très vite destiné sa vie au dessin. Se mettant aux fanzines autoproduits et aux minicomics dès les années collège, oeuvrant dans la peinture et l'illustration, passionnée de BD et de Pop Surréalisme, elle passa par l'IED (Européan Institute of Design) de Rome dont elle fut diplômée. Elle arriva à Paris en 2001 pour faire un stage de 3 mois à l'E.S.A.G (Ecole Supérieure d'Arts Graphiques et d'Architecture Intèrieure), et y resta un peu plus... Désormais elle est installée avec son mari Guicho à La Rochelle.

Sa production a tout de prolifique. Elle a très vite exposé sa peinture en solo à la Toast Gallery et la Tribal Act Gallery à Paris et dans une multitude d'expos collectives à Paris, Berlin, Milan, Rome, et dernièrement San Francisco. Dans l'édition, après avoir commis sa première bd alternative, "Nicozrama", en 2005, elle a été repérée par la toute jeune maison parisienne Diantre, afin de renouveller le genre de la littérature jeunesse : "Les Larmes de Crocodile" et "J'aime, J'aime pas" en 2009 dresse un portrait iconoclaste d'une jeune fille d'aujourd'hui.

Parallèlement à tout ça, ses illustrations ne manquent pas d'être publiées par des magazines comme Target Magazine, Stripburger, Look De Book. Sans oublier qu'elle a fondé à son arrivée à La Rochelle la "True Hate Art Gallery" dans les locaux du Tatoo shop que tient Guicho dans la rue des Carmes, histoire d'ouvrir La Rochelle à une scène graphique alternative en pleine ébullition. Que dire encore ? Très active sur le net où elle remplit le défi de poster un strip par jour sur son blog, elle chante aussi dans un groupe et n'oublie pas de tatouer parfois ceux qui ont la bonne idée de vouloir un de ses dessins à même la peau.

Ne cessant de dessiner sa vie parce que sa vie c'est le dessin, Nicoz marche sur les pas de nombreux auteurs qui ont versé dans l'autobiographie comme la plus illustre, Julie Doucet - un de ses premiers chocs graphiques, mâtinant son trait gras d'un joyeux piment sex, drug and rock and roll. Désormais s'ouvrant à un public plus large, mais aussi à des thématiques, des mises en scènes plus complexes, ses jeunes filles mélancolico-perverses, merveilleusement pyrogravées sur bois et rehaussées de peinture à l'huile, font la part belle au dessin - à la ligne, rien que la ligne.