Texte de l'exposition "Waouh ! Le dessin s'agite !" ; écrit par Catherine Lam
Le parisien de notre sélection habite et travaille dans un joli quartier du Xème arrondissement, et donc, revers de la médaille, a juste un minuscule appartement... D'où les nombreux rangements à tiroirs, les empilements de papiers, les archives dans les caisses, histoire de tout caser dans le coin bureau. Et pourtant, entre les boites de couleurs, les livres d'images, les tableaux aux murs, les essais de gouaches laissés sur des papiers épars, son monde parait immense...

Né à Paris, Tomasz Zarachowicz a d'abord consacré sa vie aux pinceaux et aux grands formats : en 1995, il a été diplômé des Beaux-Arts en section peinture (avec les félicitations du jury tout de même !) et a participé de 1988 à 1999 à plusieurs expositions collectives de peinture dans galeries et salons.
De 1994 à 2001, il partagea son activité de peintre avec celle de décorateur - accessoiriste pour le théâtre.

En marge de tout cela, il réalisa sa première illustration aux grandes heures du journal Libération. En 2003, le magazine La Vie lui commande une série de dessins. Dès lors, il décida de se lancer entièrement dans le métier ardu d'illustrateur : il travaille désormais pour la presse jeunesse (Astrapi, J'aime Lire chez Bayard) et l'édition où ses ambiances lunaires et rêveuses, ses drôles de personnages graphiques, assortis à un talent certain de coloriste, font des merveilles.

Venu de son expérience de peintre, Tomasz a tout d'abord utilisé la technique du monotype, procédé original qui donne au trait une texture légèrement baveuse et irrégulière grâce à l'encre de gravure, puis a privilégié l'encre de chine avec la plume et ses accidents toujours controlés. Il mixe aussi la gouache et l'aquarelle, jouant de superpositions d'aplats et de grattages, sur plein de petits supports de papier, carton ou de bois. Selon les commandes, il peut alors faire intervenir l'ordinateur - plus rapide que les techniques traditionnelles : il y colorise ses dessins, mais toujours en scannant des plans travaillés à la main, afin de conserver l'amplitude des couleurs originelles. Pour ce grand fan de peintres anciens et modernes mélés, de voyages, d'images et de couleurs, son inspiration vient de partout : avec son appareil photo numérique, il peut prendre de nombreuses notes visuelles, puiser à droite et à gauche des gammes, des rapports de couleurs dans des magazines, des livres, faire des croquis préparatoires... pour finalement tout recréer face à sa feuille blanche.