Texte de l'exposition "Waouh ! Le dessin s'agite !" ; écrit par Catherine Lam
Dans sa nouvelle maison au mobilier années 50, la pièce de travail de Mateo Vullo est quasi monacale. Devant une vitrine où sont rangées de petites voitures anciennes, à côté de quelques rangées de CD, sur un simple bureau, trône son mac et sa fameuse souris. Mais il y a quand même quelques stylos et des esquisses qui traînent, un jouet de son jeune fils. Le mur est vert anis, la lampe rose fuschia. Et des stocks de cartes et de tirages encadrés attendent de partir vers un prochain marché.
Né à La Rochelle au début des années 70, Vullo s'est tout d'abord dirigé vers des études qui n'avaient rien à voir à Bordeaux avant sauter sur l'occasion de devenir apprenti dans une entreprise de PAO dans sa ville natale.
C'est là qu'il trouva sa voie, renouant avec son goût pour le dessin tout en apprenant à maîtriser la table lumineuse, le banc de reproduction et les tracés au rotring. Une exigence de minutie qu'il affectionne et qu'il conservera lorsque, prenant le virage des techniques numériques au moment même où d'autres ne savent pas mesurer l'importance de ces dernières, il devient graphiste, enrichissant sa formation d'un CAP et d'un BTS.
A la faveur d'un licenciement économique, il prit alors la décision de tenter l'aventure de l'illustration, grâce à un univers personnel qu'il avait progressivement bâti au cours de ces années en agence.
Nicoz Balboa lui propose d'exposer en 2004 à la True Hate Art Gallery, coup de pouce qui débouchera sur un vrai succès : ce qui n'était au départ qu'un lot d'images destiné à construire un "book" devient un monde à part entière. Vullo travaille pour des visuels d'entreprise, des bars, des groupes de musique... et surtout tient depuis 2004 un stand sur le marché du cours des dames : il y propose des cartes postales et des tirages numériques très soignés. S'il est représenté par une agence d'illustrateurs, La Supérette, il apprécie ce rendez-vous estival avec son public.
Son travail se fait uniquement à la souris avec le logiciel de dessin vectoriel Illustrator. Avec juste une esquisse papier, "pour trouver l'idée". Une technique qui demande une sacrée maîtrise et qui permet d'avoir des aplats aux formes géométriques, très reconnaissables, parfaits pour retrouver le monde graphique vintage qu'il affectionne, tout en le modernisant.
Après avoir excellé dans le monde des petites "pépées" et des voitures vintages, "il s'agissait pour moi de montrer que je savais faire", il s'affranchit depuis peu de ce côté démonstratif pour aller vers des constructions plus simples, cartoon, mais pas moins efficaces. Humour, glamour tout est là...