Texte de l'exposition "Waouh ! Le dessin s'agite !" ; écrit par Catherine Lam
Glasslove a amené sa trousse d'écolier avec des bics, des poscas et des pointes fines, et ses sketchbooks en Australie. Il nous écrit : "On se pose le soir en face de la mer et on dessine, c'est un cadre génial." Mais il rajoute : "mais pour dessiner, je préfère quand même mon petit bureau avec ma musique et mon univers." On le croirait presque !

Encore tout jeune mais avec une solide expérience graphique, Glasslove - pseudo tiré d'un film mythique de surf, est né dans le 92 mais a grandi à La Rochelle dans une famille d'artistes. Ce n'est pourtant pas directement dans les traces de ses parents qu'il prit son envol mais après s'être mis au skate et s'être inséré dans le milieu en pleine effervescence, même à La Rochelle ! du graffiti.
Il y prit une part de plus en plus grande, fondant une association "avec 5-6 mordus", se produisant de plus en plus légalement, donnant même des cours de graff à Mireuil.
Une coupure au doigt l'obligea un jour à passer à d'autres supports : c'était parti pour les toiles, le papier, avec une prédilection les matériaux déjà marqués comme les bouts de bois rejettés par la mer, les vieilles planches de skate, histoire de leur donner une nouvelle vie... même s'il n'a jamais totalement abandonné le frisson du street art.
C'est à ce moment là qu'il rencontre un fabricant de surfs d'Angoulins et se fait embaucher comme ponceur/glasseur, soit "de la fabrication à l'état pur". Sauf que Thomas et Renaud Cardinal, les jeunes dirigeants d'UWL, sont à la recherche de nouveaux talents pour apporter une vraie touche artistique à leurs planches.
Glasslove se lance alors... et a une cinquantaine désormais de pièces uniques à son actif. A côté de cette production qu'il fait sur commande avec un cahier des charges précis, un vrai challenge qui lui plaît, à côté encore de la galerie qu'il a fondé avec Thomas, l'UWL Art Gallery, son univers noir et burlesque fait son chemin.
Fou de dessin, il dessine partout, au feutre ou au bic, les mêmes personnages loufoques pris dans des situations incongrues, dérangeantes, souvent bien réelles : "Ma vie influence mes dessins parfois, et parfois LA vie en général influence mes dessins". Le passage à d'autres format s'était fait avec les acquis de son expérience de graffeur : il a d'abord mixé les effets à la bombe, à l'aérographe et aux poscas, y rajoutant des bribes de texte.
Depuis, sa palette s'est enrichi de coup de pinceaux à l'acrylique, et de traits à la pointe fine. Il évolue donc en creusant son sillon, enrichissant son univers de détails et de techniques nouvelles. S'il a choisi de partir un an, gageons qu'il va revenir d'Australie où il expose déjà, avec une énergie encore plus grande !