Maître voilier réputé, aujourd'hui à la retraite, Bertrand Chéret est un touche à tout. Sélectionné aux Jeux Olympiques de voile, journaliste, chef d'entreprise, auteur... il a trouvé ses marques à La Rochelle, sa ville d'adoption, depuis plus de 40 ans. Il était aussi proche des "quatre mousquetaires" comme aiment les appeler ceux qui ont connu, à leurs débuts, les fondateurs emblématiques du Grand Pavois : Roger Mallard, Henri Amel, Michel Dufour et Fernand Hervé. Lucile Forges pour ubacto.com a rencontré ce témoin privilégié de la création du Salon nautique international de La Rochelle qui fête du 19 au 24 septembre 2012 son 40e anniversaire. Il revient sur son parcours, les rencontres, les débuts du Grand Pavois, l'essor de la filière nautique à La Rochelle, les voiles, les livres...
© Photo : Lucile Forges DR ubacto.com - Bertrand Cheret La Rochelle été 2012
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Voilier de légende : mobilisation "Sauvons Damien" : lancement au Grand Pavois de La Rochelle 2012.
Grand Pavois : 1973 - 2012, 40e anniversaire du salon nautique international à flot, rendez-vous à La Rochelle du 19 au 24 au septembre 2012.
Économie, à l'affiche, mobilité, vie publique... À suivre sur ubacto.com au jour le jour "à la une", dans la galerie de flyers, au fil de l'actualité et sur le flux "agenda".
Texte et photo : Lucile Forges - DR ubacto.com
Bertrand Chéret : de l'île de France à La Charente-Maritime
Originaire de Seine-et-Marne, si Bertrand Chéret n'est pas né au bord de l'océan, il navigue très jeune et se démarque vite. Il remporte, à l'âge de neuf ans, un championnat de France de voile à bord d'un "caneton", un petit voilier de 5,05 mètres.
En 1964, estimé trop jeune pour participer aux J.O de Tokyo même s'il peut se qualifier, il part quand même en tant qu'accompagnant. Il fait partie de la sélection française aux Jeux Olympiques en 1968 à Acapulco, en 1972 à Kiel ainsi qu'en 1980 pour ceux de Moscou dont les épreuves de voile devaient se dérouler à Tallinn en Estonie. Cette année-là, il y eut un boycott partiel des J.O pour protester contre l'intervention militaire de l'URSS en Afghanistan. Si la France envoya sa délégation, le Comité national de voile français pris la décision de boycotter les épreuves.
Bertrand Chéret à La Rochelle : du journalisme à la création d'entreprise
En même temps que les compétitions de voile de haut niveau, Bertrand Cheret arrive à La Rochelle au début des années 60. Journaliste, il travaille à l'époque pour le magazine l'Auto-Journal. Il participe également, en parallèle, à la création d'une revue nautique "Les cahiers du yachting". En 1968, il s'installe définitivement dans la cité rochelaise. C'est une année heureuse, il se marie et monte sa propre voilerie, tout en conservant, le temps de la création de son entreprise, son emploi de journaliste. Sa voilerie prospère. Il fabrique surtout des voiles pour la compétition ainsi que pour la plaisance, tout d'abord en polyester puis en polyamide, nylon kevlar et même carbone. Dans les années fastes, il encadrera jusqu'à une soixantaine de personnes, une majorité de femmes. En 1988, il revend sa société qui ferme peu de temps après.
Une dynamique rochelaise en faveur du développement de la plaisance
Le nom de Bertrand Chéret est aussi associé au développement de la plaisance à La Rochelle, aux côtés de quelques chefs d'entreprises emblématiques, ambitieux et porteurs de projets.
Dans un contexte d'après-guerre où "l'artillerie" française en matière de plaisance est relativement inexistante, un noyau dur tente développer le secteur. Bertrand Chéret en fait parti. C'est dans ce contexte, celui d'une dynamique en faveur du développement de l'industrie du bateau de plaisance à voiles qu'à la fin des années 60, il ouvre sa voilerie. Pourtant, en 1965, La Rochelle est le premier port de pêche de France et la Ville préfère soutenir cette filière pour qu'elle conserve sa place de leader plutôt que d'appuyer les projets liés à la plaisance ou la voile.
Au début des années 70, quelques fortes têtes montent un projet qui, ensuite, changera radicalement la donne. Ils sont onze et décident de créer à La Rochelle, un salon nautique pour présenter les nouveautés et "à flot" avec des bateaux que les amateurs et acheteurs pourraient essayer sur place, en mer. C'est ainsi que le premier Grand Pavois s'ouvre aux Minimes au mois de septembre 1973. Bertrand Chéret a bien connu ces chefs d'entreprises, fabricants de voiliers, orgueilleux et ambitieux, en particulier "les quatre mousquetaires" : Mallard, Amel, Hervé et Dufour dont l'objectif était de faciliter les contacts entre clients et fabricants. Leur ténacité est payante. Malgré le choc pétrolier de 1973, les carnets de commande des chantiers se remplissent vite, certains sont pleins et surtout, il se crée un contexte favorable au développement de l'industrie du nautisme.
La création de la "Semaine de la voile" de La Rochelle
Au-delà et autour du Grand Pavois, c'est toute une dynamique, favorable au développement de toutes les facettes de la plaisance qui se met en place à La Rochelle.
Bertrand Chéret a l'idée d'organiser un grand rassemblement pour réunir des sportifs issus du milieu nautique. Il le baptise "La semaine de la Rochelle". Pendant des années, ce sera un des événements-phares du calendrier de compétitions de voile à La Rochelle. Il compte d'ailleurs encore aujourd'hui, organisé par la S.R.R, Société des Régates Rochelaises avec différents challenges : début mai, la "Semaine de La Rochelle habitables" et dans la seconde quinzaine du mois, le "Tour de Ré" et un autre long week-end de régates "voile légère" pour les 420, 505, Fireball et Optimist.
Bertrand Chéret : maître voilier, écrivain, navigateur...
Aux belles heures du nautisme à La Rochelle, Bertrand Chéret a pu faire de sa passion qui est toujours sa raison de vivre un métier. À la retraite, il reste très actif et il lui arrive encore de dessiner, pour des amis, des prototypes de voile à la demande.
Il n'a jamais cessé non plus de naviguer. Aujourd'hui encore, il se fait plaisir à bord de son Grand Suprise, un voilier habitable de 10 mètres, puissant et rapide, souvent utilisé en régate.
Fine plume, il est aussi l'auteur de quelques ouvrages avec lesquels il continue à faire partager sa passion et des souvenirs encore intacts. Côté technique, "Les voiles : comprendre régler, optimiser" est un livre-culte, une référence incontournable pour tous les marins. Cet ex-maître grand voilier passionné est un expert en voiles dont il cerne toutes les complexités, tout comme celles du vent avec qui elles interagissent. Sur internet, il est possible de consulter des vidéos dans lesquelles le navigateur, fin pédagogue guide ses "élèves" et les aide à manipuler voiles et bateaux.
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Économie, à l'affiche, mobilité, vie publique... À suivre sur ubacto.com au jour le jour "à la une", dans la galerie de flyers, au fil de l'actualité et sur le flux "agenda".
Texte et photo : Lucile Forges - DR ubacto.com
Bertrand Chéret : de l'île de France à La Charente-Maritime
Originaire de Seine-et-Marne, si Bertrand Chéret n'est pas né au bord de l'océan, il navigue très jeune et se démarque vite. Il remporte, à l'âge de neuf ans, un championnat de France de voile à bord d'un "caneton", un petit voilier de 5,05 mètres.
En 1964, estimé trop jeune pour participer aux J.O de Tokyo même s'il peut se qualifier, il part quand même en tant qu'accompagnant. Il fait partie de la sélection française aux Jeux Olympiques en 1968 à Acapulco, en 1972 à Kiel ainsi qu'en 1980 pour ceux de Moscou dont les épreuves de voile devaient se dérouler à Tallinn en Estonie. Cette année-là, il y eut un boycott partiel des J.O pour protester contre l'intervention militaire de l'URSS en Afghanistan. Si la France envoya sa délégation, le Comité national de voile français pris la décision de boycotter les épreuves.
Bertrand Chéret à La Rochelle : du journalisme à la création d'entreprise
En même temps que les compétitions de voile de haut niveau, Bertrand Cheret arrive à La Rochelle au début des années 60. Journaliste, il travaille à l'époque pour le magazine l'Auto-Journal. Il participe également, en parallèle, à la création d'une revue nautique "Les cahiers du yachting". En 1968, il s'installe définitivement dans la cité rochelaise. C'est une année heureuse, il se marie et monte sa propre voilerie, tout en conservant, le temps de la création de son entreprise, son emploi de journaliste. Sa voilerie prospère. Il fabrique surtout des voiles pour la compétition ainsi que pour la plaisance, tout d'abord en polyester puis en polyamide, nylon kevlar et même carbone. Dans les années fastes, il encadrera jusqu'à une soixantaine de personnes, une majorité de femmes. En 1988, il revend sa société qui ferme peu de temps après.
Une dynamique rochelaise en faveur du développement de la plaisance
Le nom de Bertrand Chéret est aussi associé au développement de la plaisance à La Rochelle, aux côtés de quelques chefs d'entreprises emblématiques, ambitieux et porteurs de projets.
Dans un contexte d'après-guerre où "l'artillerie" française en matière de plaisance est relativement inexistante, un noyau dur tente développer le secteur. Bertrand Chéret en fait parti. C'est dans ce contexte, celui d'une dynamique en faveur du développement de l'industrie du bateau de plaisance à voiles qu'à la fin des années 60, il ouvre sa voilerie. Pourtant, en 1965, La Rochelle est le premier port de pêche de France et la Ville préfère soutenir cette filière pour qu'elle conserve sa place de leader plutôt que d'appuyer les projets liés à la plaisance ou la voile.
Au début des années 70, quelques fortes têtes montent un projet qui, ensuite, changera radicalement la donne. Ils sont onze et décident de créer à La Rochelle, un salon nautique pour présenter les nouveautés et "à flot" avec des bateaux que les amateurs et acheteurs pourraient essayer sur place, en mer. C'est ainsi que le premier Grand Pavois s'ouvre aux Minimes au mois de septembre 1973. Bertrand Chéret a bien connu ces chefs d'entreprises, fabricants de voiliers, orgueilleux et ambitieux, en particulier "les quatre mousquetaires" : Mallard, Amel, Hervé et Dufour dont l'objectif était de faciliter les contacts entre clients et fabricants. Leur ténacité est payante. Malgré le choc pétrolier de 1973, les carnets de commande des chantiers se remplissent vite, certains sont pleins et surtout, il se crée un contexte favorable au développement de l'industrie du nautisme.
La création de la "Semaine de la voile" de La Rochelle
Au-delà et autour du Grand Pavois, c'est toute une dynamique, favorable au développement de toutes les facettes de la plaisance qui se met en place à La Rochelle.
Bertrand Chéret a l'idée d'organiser un grand rassemblement pour réunir des sportifs issus du milieu nautique. Il le baptise "La semaine de la Rochelle". Pendant des années, ce sera un des événements-phares du calendrier de compétitions de voile à La Rochelle. Il compte d'ailleurs encore aujourd'hui, organisé par la S.R.R, Société des Régates Rochelaises avec différents challenges : début mai, la "Semaine de La Rochelle habitables" et dans la seconde quinzaine du mois, le "Tour de Ré" et un autre long week-end de régates "voile légère" pour les 420, 505, Fireball et Optimist.
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Aux belles heures du nautisme à La Rochelle, Bertrand Chéret a pu faire de sa passion qui est toujours sa raison de vivre un métier. À la retraite, il reste très actif et il lui arrive encore de dessiner, pour des amis, des prototypes de voile à la demande.
Il n'a jamais cessé non plus de naviguer. Aujourd'hui encore, il se fait plaisir à bord de son Grand Suprise, un voilier habitable de 10 mètres, puissant et rapide, souvent utilisé en régate.
Fine plume, il est aussi l'auteur de quelques ouvrages avec lesquels il continue à faire partager sa passion et des souvenirs encore intacts. Côté technique, "Les voiles : comprendre régler, optimiser" est un livre-culte, une référence incontournable pour tous les marins. Cet ex-maître grand voilier passionné est un expert en voiles dont il cerne toutes les complexités, tout comme celles du vent avec qui elles interagissent. Sur internet, il est possible de consulter des vidéos dans lesquelles le navigateur, fin pédagogue guide ses "élèves" et les aide à manipuler voiles et bateaux.
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Réagir: contacter Lucile Forges - DR ubacto.com - Publié le : 18-Sep-2012