Nous avons donc traversé sans encombres la zone sub-saharienne entre le Maroc et la Mauritanie. Cela fait plusieurs décennies que cette zone est conflictuelle elle a même été le lieu de plusieurs conflits armés.
Lorsque vous passez la frontière une stèle a été dressée en faveur de l'indépendance de la zone que le meilleur gagne ! Quoiqu'il en soit, activisme du front polizario ou pas, les constructions poussent dans le désert !
Le poste frontalier marocain attend plusieurs millions de dirhams pour finir d'enjoliver les choses un hôtel a été construit un centre commercial arrive et ... ils sont en train de tirer les câbles pour internet. Tout cela n'est pas signe d'un conflit imminent ! Et même si, sur la piste d'atterrissage un avion de surveillance fait son boulot ce n'est que la routine !
Les formalités sont assez vite faite sous une pluie devenue maintenant coutumière et nous prenons le chemin du no man's land avec son paysage lunaire familier, ses carcasses de voiture set autres éléments de déco prévus pour l'ambiance.
Coté mauritanien les choses s'améliorent aussi ! Exit les cabanes en bois et tôle : maintenant les formalités se font dans des bâtiments en dur ! Pas de bakchich, pas d'embrouille tout est cool ! Des ordinateurs sous emballage nous annoncent qu'ici aussi on se modernise !
Infos prise savant de quitter le poste frontière nous prenons la route sereins et c'est sans aucun problème que nous avons enfin rejoint Nouakchott capitale de la Mauritanie.
Depuis un an les choses ont bien changé les routes sont éclairées, le goudron a été mis sur les grands axes et mêmes dans les quartiers populaires ! Le colonel Aziz a l'air de tenir ses promesses.
Les habitudes se reprennent vite et nous décidons de faire une initiation rapide pour Olivier : on va faire du change au marché noir ... le marchandage commence ! On s'en sort pas mal le cours est actuellement de 368 ouguyas pour 1 euro on l'a eu à 366 ca ira pour une mise en jambe !
Nous avons ensuite rejoint Mohammed Salem un ami qui s'est proposé de nous héberger le temps de notre séjour en Mauritanie.
Il habite avec sa femme dans un quartier en construction situé sur la route d'Atar, l'électricité est arrivé il y a peu et l'eau est encore livré dans des bidons. C'est toujours déroutant de voir le décalage entre les quartiers, au delà des considérations esthétiques, et juste en terme d'accès aux énergies et mesures d'hygiène.
La sur de Mohammed Salem est également présente avec ses 4 enfants, ainsi que leur petit frère et leur mère. Tout le monde vient se saluer, prendre des nouvelles des uns et des autres juste par plaisir de partager un thé à la menthe. Entre arabe Hassanya et français nous apprenons à communiquer à grands renforts d'éclats de rires !
c'est ça la vie en Mauritanie : qui que tu sois , d'où que tu viennes , il y a toujours quelqu'un pour t'ouvrir sa porte et qui prendra le temps de s'intéresser à toi et à ce que tu fais sans aucune arrière pensée ! Pas question de parler de problèmes : tout le monde en a et vit dans la même misère autant parler de choses du quotidien ou se raconter des histoires ! Ce que nous pourrions prendre comme de la désinvolture, de la nonchalance semble etre un bon palliatif à la dureté de la vie. Il y a une part de résignation certes, mais l'espoir de jours meilleurs est toujours là et la religion aide beaucoup à ce niveau. Les mauritaniens sont musulmans pratiquants (rappellons que nous sommes en République Islamique de Mauritanie), et en tant qu'agnostique je ne ferais pas l'apogée d'une religion plus que d'une autre, mais je constate juste l'importance que peut avoir la croyance pour une population démunie. En respectant des règles simples liées à l'hygiène de vie,et la vie en communauté, en s'astreignant au rythme des 5 prières quotidiennes les mauritaniens gagent d'une vie meilleure ici ou dans l'au delà !
En tant qu'occidentaux nous avons tendance à nous focaliser sur nos problèmes, à vite nous sentir démunis et peu à peu à nous replier sur nous-même. En se forçant à s'ouvrir aux autres, à s'impliquer dans l'activité d'un groupe et du même coup à se sentir appartenir à une communauté on se rend compte qu'on retrouve une certaine force pour affronter les choses du quotidien ! A méditer ...
la prochaine rencontre se fait à Atar avec geneviève Courbois la présidente " des enfants du désert " et son équipe. Cette association est partenaire privilégié de la Caravane Solidaire de par l'implication de plusieurs de ses bénévoles.
Réagir : contacter caravanesolidaire - Publié le : Mer, 02 Fev 2011