[ Burlesque 19/05/11 ] La Rochelle : le Cabaret New Burlesque à La Sirène !publié Jeu, 19 Mai 2011 par N.M - ubacto.com - image © photo : Amanda B. pour ubacto - Roky, Kitten, Mimi du Cabaret New Burlesque
La Rochelle, jeudi 19 mai 2011 : "Gorgeous" ! Solaires, splendides, rayonnantes, exubérantes, intelligentes, militantes aussi, les actrices de "La Tournée" et le showman Roky ont pris la pause, hier, mercredi 18 mai place de Verdun avant de rejoindre le public pour une projection exceptionnelle, au CGR Olympia, du film de Mathieu Amalric qui a fait sensation au festival de Cannes l'an dernier en 2010. Mercredi, elles ont donné un cours d'effeuillage à une trentaine de femmes venues s'initier à l'art du déshabillage. Avec Roky Roulette, le sexy cow-boy du show, Mimi Le Meaux, Kitten on the Keys, Dirty Martini, Julie Atlas Muz et Evie Lovelle du "Cabaret New Burlesque" seront sur la scène de La Sirène à La Pallice. S'il reste quelques places pour ce soir, jeudi 19 mai, la soirée de vendredi, demain, affiche déjà complet ! Exceptionnellement, la nouvelle salle rochelaise des musiques actuelles et "debout" sera transformée en cabaret avec des places assises.
Vous avez dit "new burlesque"? Les artistes de ce spectacle décalé se produisent toutes en solo aux États-Unis. Fers de lance du renouveau du burlesque Outre-Atlantique et en Angleterre au milieu des années 90, leur aventure collective est née en France. Kitty Hartl, autrichienne, alors programmatrice du lieu Unique à Nantes les a rencontrées lors d'une grande convention à Los Angeles. Séduite, elle est la première à imaginer les réunir sur scène et leur propose de participer à l'Idéal festival nantais. Mathieu Amalric qui avait un projet cinématographie dans l'univers d'une tournée artistique a succombé à leurs charmes. Son film, dans lequel il interprète aussi le rôle du manager, a conquis le public au festival de Cannes en 2010. Il a aussi donné au "New burlesque" ses lettres de noblesse dans l'hexagone et de nombreux pays. Par contre, il n'est pas sorti en salle aux États-Unis où il a été uniquement programmé lors de festivals.
Ne pas confondre burlesque et strep-tease commercial : même si l'effeuillage est au coeur de tout numéro de burlesque, c'est un genre artistique à part entière, un spectacle et non un "service érotique tarifé". Le mouvement, même si cela peut étonner est aussi féministe. Le "new burlesque" pour marquer sa différence avec le genre originel "old school" rend hommage à deux époques. Celle des cabarets parisiens de la fin du 19e siècle et début 20e, on pense tout de suite à la grande Joséphine Baker. Les filles parlent aussi de Dixie Evans, une des égéries de l'âge d'or du burlesque américain des années 1940-1950 qui a lentement décliné avant de disparaître en même temps que les moeurs se sont libérés et que l'érotisme est arrivé sur les petits écrans télévisuels. Elles citent aussi, pêle-mêle, Shirley Temple, le music-hall, les claquettes, Brodway et Brigitte Bardot. Aujourd'hui, Catherine D'lisch, qui est toujours une icône du genre.
Le burlesque : ultra-fémininité et féminisme décomplexé ! Kitten of The Key, qui a fait ses classes de musicienne, plutôt classique à l'origine, découvre très jeune l'univers de Freddy Mercury et décide de devenir une "Elton John avec des seins !" Les artistes ont toutes un parcours différents, très personnel. Danseuse, musicienne, comédienne, artiste de cabaret ou de la scène expérimentale, actrice... Elles ont découvert dans le burlesque un mode d'expression libérateur. Loin de l'image d'Épinal de la femme-objet, les filles revendiquent une ré-appropiation de leurs corps féminins, qu'ils soient longilignes ou bien généreusement voluptueux, un droit à l'extravagance et à l'outrance.
So sexy : le secret de ces artistes ? L'amour de soi, le désir de se plaire, le sens aigu de la séduction partagée avec le public. Au-delà du "revival", c'est bien dans la sphère de la contre-culture anglo-saxone, sur les scènes underground et dans l'univers des nuits "queer" qu'est né le néo-burlesque. Aujourd'hui, le burlesque fait école, réveille la féminité de "mademoiselle et madame tout le monde" qui fréquente avec gourmandise les cours où l'on apprend à s'effeuiller, à sublimer un regard dans le prolongement du faux-cil et la silhouette dans celui du talon aiguille. À les voir si belles et rayonnantes, chaque femme posera, en sortant du show, un autre regard sur son corps et aura irrésistiblement envie de trouver les clés de son ultra-féminité ! Sexy ? Yes we can ! Pour soi-même, libérée du poids du pêché originel.
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