publié Sam, 29 Jun 2013 par N.M - ubacto.com - image © Photo ubacto.com - PC de crise, incendie de l'Hôtel de Vile de La Rochelle - 28 juin 2013
L'hôtel de Ville de La Rochelle, le plus ancien de France ayant encore gardé sa fonction municipale a été en partie ravagé par les flammes, vendredi 28 juin 2013. Le coeur historique du pouvoir politique rochelais, depuis des siècle, a été touché. Il faudra au moins une dizaine de mois, expliquait Maxime Bono, maire de La Rochelle, très ému par ce sinistre, pour que l'on puisse à nouveau y travailler normalement. En attendant, les services de la Ville seront accueillis dans d'autres locaux.
Un périmètre sécurisé : les premières photos et vidéos ont été prises, vendredi en début d'après-midi, par les passants au plus près de l'incendie quand il s'est déclaré. Puis, les services de police et les pompiers ont rapidement instauré une large zone de sécurité, installé des barrières et limité les accès.
Samedi 29 juin à 5h15 du matin : après de longues heures, l'incendie pouvait être officiellement déclaré éteint. Débute maintenant un travail de déblaiement qui sera long. Des personnels des services de la mairie sont arrivés très tôt sur les lieux. Le périmètre autour de la place de l'hôtel de ville reste sécurisé et fermé au public, permettant ce travail ainsi qu'une surveillance des lieux. L'accès est toujours restreint sur tout ou partie des rues Dupaty, de la Grille, de la Ferté, Saint Yon, place de la Caille et rue du Temple.
Vendredi 28 juin, une évacuation rapide, aucun blessé, ni perte humaine : si les dégâts matériels sont colossaux, le sinistre n'a, heureusement pas provoqué de drame humain. Guillaume Krabal, directeur de la communication de la Ville de La Rochelle était à son bureau, vendredi 28 juin vers 13h45, en train de déjeuner d'un sandwich quand la première alarme a résonné. Comme le personnel présent, il est sorti. Puis, nombre sont ceux qui sont retournés à l'intérieur à la fin de l'alerte. Quelques minutes plus tard, l'alarme a retenti une seconde fois. À ce moment-là, les ordinateurs et l'électricité ont été également coupés, nous avons compris que le problème était grave et que ce n'était pas un exercice. Le personnel et les élus présents ont évacué le bâtiment. Un décompte, renforcé par des contacts téléphoniques, a permis ensuite de constater que personne n'était resté à l'intérieur.
Le feu contenu : les pompiers ont réalisé un gros travail pour éteindre les flammes ainsi que sur les toitures pour limiter l'extension du sinistre. Lors du point presse, vendredi 28 juin à 17h30, on apprenait que l'élément qui favorisait une inquiétante propagation avait été détecté, permettant d'agir pour contenir la progression du feu. Les pompiers continuaient, vendredi en fin de journée à s'attaquer au foyer le plus difficile, situé du côté de la rue des Gentilshommes. Dans ce secteur, des riverains ont été ont été évacués par mesure de précaution ainsi qu'en raison des fumées persistantes. Le feu a été déclaré éteint samedi 29 juin 2013 à 5h15 du matin.
L'aile nord sinistrée, la toiture détruite : ce sont les combles de l'étage de la partie centrale de l'Hôtel de Ville, au dessus des arcades de la galerie Renaissance de la cour intérieure qui a ont été principalement touchés. Et donc, sous ce toit, l'emblématique salle des fêtes qui est également la salle du Conseil municipal. Si, symboliquement, cette perte est un crève-coeur qui bouleverse tous les Rochelais et leurs amis, cette partie détruite du bâtiment date surtout de la restauration du 19e siècle, rappelait Maxime Bono, maire de La Rochelle. Cela prendra des mois, expliquait le premier magistrat, mais heureusement, nous pourrons reconstruire et restaurer à l'identique, même l'exceptionnel parquet à chevrons de la salle des fêtes.
Les objets rares préservés : le masque mortuaire d'Henri IV, des tableaux anciens, le fauteuil et surtout la table qui garde la trace du coup de poignard donné par l'ancien maire Jean Guiton, les premiers sceaux de La Rochelle de 1199... En plus de l'absence de drame humain, la plus grande satisfaction, pour le maire, est d'avoir pu sauver, grâce à la réactivité des pompiers, les pièces rares du patrimoine rochelais.
En savoir plus sur l'hôtel de Ville de La Rochelle : à lire, page 18 d'un dossier pédagogique consacré au patrimoine rochelais du XIXe siècle.
L'urgence : protéger la structure : les deux pignons, aux extrémités du bâtiment touché sont fragiles. En plus des flammes, l'eau déversée pour éteindre les foyers a provoqué des dégâts. Très rapidement, il va falloir enlever ce qui reste de la charpente qui a cédé, installer une couverture bâchée provisoire afin d'éviter que la pluie aggrave la situation.
Les mariages qui devaient être célébrés, samedi 29 juin 2013 à l'Hôtel de Ville le seront à la mairie annexe de Laleu.
Les pompiers en action : rapidement 50 sapeurs-pompiers étaient mobilisés sur le lieu du sinistre. Vers 15h30, quatre fourgons d'incendie étaient déjà sur place, des renforts étaient attendus, notamment avec des échelles aériennes supplémentaires. Le PC de crise des services de secours était installé à quelques mètres de la mairie, place de la Caille.
L'origine du sinistre restait, vendredi, indéterminé. Le feu semble avoir pris au second étage avant de se propager à la fois à la verticale et à l'horizontale. Même si les pompiers de La Rochelle connaissent très bien l'Hôtel de Ville dans lequel ils ont déjà réalisé des exercices, l'intervention, dans ce bâtiment ancien qui compte des recoins et des demi-étages, est complexe.
Une cellule psychologique sera, à la demande de Maxime Bono, maire de La Rochelle, ouverte dès lundi 1er juillet 2013 par la préfecture avec les psychologues du SAMU qui seront mobilisés d'une part pour intervenir de façon collective, puis si nécessaire en fonction de besoins plus personnalisés.
L'Hôtel de Ville de La Rochelle : si l'échevinage s'installe dans des maisons sur le site actuel dès 1298, suite à un incendie, sa reconstruction s'étalera de 1486 à 1498. De nouveaux travaux sont entrepris dès le milieu du 16e siècle... Un vaste chantier de restauration a été réalisé au 19e siècle suite au classement historique de l'édifice en 1861.
Historique du bâtiment, des reconstruction et restauration : sur le site internet du ministère de la culture.
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