Le Centre Intermondes de La Rochelle a été créé dans une démarche d'essaimage de la Maison des cultures du monde fondée à Paris en 1982. Destiné à être ouvert à toutes les formes de création, aux débats et aux rencontres, il avait été inauguré le 14 octobre 2004 en présence du sociologue Jean Duvignaud, ex-président de la "maison-mère" parisienne à l'initiative du projet rochelais. Disparu en 2007, il rappelait lors de l'inauguration : "La création commence quand elle rencontre d'autres créations". Le Centre Intermondes est présidé depuis sa création par l'historien Guy Martinière. La date de 2015 a été retenue pour marquer les 10 ans des résidences d'artistes, cet accueil ayant débuté quelques mois après l'ouverture du centre, en 2005.

Au programme des 10 ans au Centre Intermondes, jeudi 24 septembre 2015 à La Rochelle à partir de 17h
Au 11 bis de la rue des Augustins, c'est la "Maison Henri II" édifiée en 1555 pour le procureur du roi et seigneur de Champdeniers, Hugues de Pontard, qui accueille le Centre Intermondes. L'emblématique corps principal de cette demeure de style Renaissance est en fait une étroite galerie aux décors sculptés qui relie de part et d'autre du jardin, les deux ailes du bâtiment. Depuis dix ans, plus de 250 artistes, de toutes disciplines et originaires d'une cinquantaine de pays y ont été accueilli en résidence. Fidèles à l'esprit voulu par Jean Duvignaud, ils ont contribué à nouer des dialogues entre les cultures du monde, à tisser des liens et initier des échanges durables ouvrant aux Rochelais la singularité de leurs expressions artistiques. Depuis 2011, le Centre Intermondes accompagnent également des artistes locaux pour qu'ils puissent résider et exposer à l'étranger. La journée-anniversaire du 24 septembre 2015 donnera aussi l'occasion de présenter le catalogue rétrospectif des dix années de résidence d'artiste au Centre Intermondes.

10 ans de collaboration avec le Festival international du Film de La Rochelle : huit films à (re)voir en deux fois trois sessions.
- Partie 1 de 14h à 15h et de 17h30 à 18h30 : "Avenue de Moscou, Mireuil" de 2010, 5min de Valérie Mréjen et "Au pays des merveilles", un film de 1h01 de 2013 de Sarah Franco-Ferrer .
- Partie 2 de 15h15 à 16h15 et de 18h45 à 19h50 : "Mireuil La Rochelle, subjectif cinéma", 35min de 2009 de Pierre-Yves Borgeaud. Et deux films de 2011 d'Andrew Koetig : "Mireuilmeander", un 12min et "La Rochelle est une ville", un 15min.
- Partie 3 de 16h30 à 17h30 et de 20h à 21h : "L'éveil", un 10 min de 2008 de Laetitia Bourget ; "Atelier avec une jeunesse de Mireuil", 12mn de 2012 de Bertrand Bonello et "Le saphir de Saint-Louis", un 35mn de 2015 de José Luis Guerin.

"Bed Therapy" : performances d'Inez de Vega. Cette artiste australienne qui a fait ses études à Melbourne est en résidence à La Rochelle jusqu'au 13 octobre 2015. Avec ce projet qui explore la folie et le traumatisme, elle intervient dans l'espace public, invitant les passants à un temps de "thérapie de rue" dans un lit réconfortant rempli de peluches. En plus de sa performance du 24 septembre, sur réservation au 05 46 51 79 16, elle accueillera le public, tous les jours de 11h30 à 14h30 au Centre Intermondes pour une "séance" de 40 minutes, en anglais, avec interprétariat possible sur demande. Par ailleurs, Inez de Vega conduira des (art)thérapies de groupe lors de trois sessions les étudiants de l'Université de La Rochelle.

Danse-performance de la Cie Sine Qua Non Art et I-Fang Lin : Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Descours de la compagnie Sine Qua Non Art reviennent juste de Singapour où ils ont présenté, dans le cadre d'un programme culturel soutenu par le Centre Intermondes et une convention entre l'Institut français et Ville de La Rochelle, une pièce chorégraphique à la 8e Xposition - O Contemporary Dance Fiesta. La danseuse d'origine taïwanaise I-Fang collabore également avec la compagnie Sine Qua Non.

Exposition "Verticalité dans le jardin de la Maison Henri II : Carole Marchais et l'artiste singapourien Chen Sai Hua Kuan ont travaillé à quatre mains dans le cadre d'une résidence partagée de deux mois et demi au printemps 2015.

Vernissage de "Eternal Forgiveness", exposition de Jiratchaya Pripwai en collaboration avec la Fondation Thaillywood et Numthong Gallery en Thaïlande. Née en 1983 à Kalisin en Thailande, l'artiste en résidence au Centre Intermondes cet été et jusqu'à la fin du mois de septembre 2015 y a poursuivi son travail sur sa série "The Nocturne" entre obscurité et silence. Elle expose également actuellement à Paris à la Galerie Odile Ouizeman.

Installation de Grossesouris signature de l'artiste tchèque Renata Pychova vit depuis 2010 à La Rochelle où elle intervient souvent dans l'espace public, posant la silhouette de sa femme-souris sur les murs de la ville. Elle a également réalisé les grands collages qui ponctuent sur les bâtiments le nouveau parcours "Les chemins du Québec" dans les rue de La Rochelle en suivant le personnage de "Louise Fille du Roy", une jeune fille partie du port rochelais pour rejoindre le Nouveau-Monde. Pour les 10 ans du Centre Intermondes, elle va créer, in situ et en extérieur, une oeuvre inspirée à la fois par l'activité du centre, des artistes en résidence et de l'histoire de l'Hôtel de la rue des Augustins.

Jean du Voyage, Dj et beatmaker, en partenariat avec La Sirène, officiera aux platines avec sa collection de vinyles. Entre musiques traditionnelles et courants actuels, il livrera un set aux sonorités ethniques et rythmiques syncopées dont il a le secret.

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Le Théâtre Toujours à l'Horizon propose chaque année avec "Les Traversées", un festival consacré aux écritures théâtrales contemporaines autour du travail d'un dramaturge. L'Horizon est une structure créée plus récemment, en 2014, autour d'un lieu de recherche et création installé à La Rochelle La Pallice et d'un collectif qui fédère une trentaine d'artistes issus du spectacle vivant et des arts visuels. Comédiens, danseurs, chorégraphes, musiciens, photographes, metteurs en scène, plasticiens, dramaturges, scénographes, ils poursuivent tous leur carrière individuelle sur les scènes locales, nationales et pour certains internationales. On retrouve par exemple "Babet", membre du groupe de rock français Dionysos qui a également une vie artistique en solo. Dans un autre registre le chorégraphe Amine Boussa danse pour les compagnies Accrorap de Kader Attou et S'poart de Mickael Le Mer. Le photographe Daniel Nouraud expose actuellement au Centre Tjibaou à Nouméa en Nouvelle Calédonie... Ces artistes partagent un port d'attache rochelais ainsi que le désir de produire des oeuvres où les influences comme les modes d'expression peuvent se croiser. Sans s'obliger à travailler ensemble, ils s'enrichissent de la diversité de leurs univers artistiques et de leurs collaborations même les plus éphémères.

Les Traversées 2015 à La Rochelle, 3 jours, 3 lieux
Koumarane Valavane, auteur invité de cette 15e édition est acteur, dramaturge, metteur en scène et directeur du théâtre Indianostrum à Pondichéry en Inde. Il a par ailleurs travaillé en France au Théâtre du Soleil dirigé par Ariane Mnouchkine avant de revenir dans son pays natal. Pour lui, le théâtre est un voyage spirituel. Vidéo : interview de Koumarane Valavane réalisée par Gonzalo Garzo pour Arttes Magazine au mois de juin 2014 lors de sa résidence au Centre Intermondes à La Rochelle.

Vendredi 18 septembre 2015 à 18h au Centre Intermondes, 11 bis rue des augustins : "la liberté d'expression en Inde aujourd'hui", une rencontre-débat animée par l'écrivain Olivier Lebleu et Claudie Landy, directrice artistique du Théâtre Toujours à l'Horizon. Marie-Claire Vilard qui lira des extraits d'"Alfonsina" et Antigone, des textes de Koumarane Valavane, auteur invité des Traversées 2015 et présent pour cette soirée.

Samedi 18 septembre 2015 à 18h à la médiathèque Michel Crépeau de La Rochelle : Joël Fréminet lira "Le Monologue de Gayatri" de Koumarane Valavane. Cette lecture sera suivie d'une rencontre avec l'auteur indien, invité des Traversées 2015 de l'Horizon.

Dimanche 20 septembre 2015 : grande soirée freaks de 20h à 23h à L'Horizon, Chaussée Ceinture Nord au Port de La Rochelle - La Pallice. L'accueil du cabaret rock et forain Maxi Monster Music Show à La Rochelle constitue un événement. Ceci d'autant plus que Koumarane Valavane, invité indien des Traversées 2015 ainsi que des artistes du collectif L'Horizon participeront à la représentation avec la troupe. Si le pari était osé, le succès est au rendez-vous puisque trois jours avant le show, il ne restait plus qu'une poignée de places. Le spectacle sera suivi par le vernissage de l'exposition de la photographe Coralie Salaün et un buffet thématique élaboré par le restaurant Chez Hortense. Lire en détail en cliquant ici.

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En ce moment à La Rochelle c'est l'effervescence avec une multiplication de rendez-vous. Nautiques au Grand Pavois qui se tient jusqu'à lundi au port des Minimes. Culturels aux "Journées européennes du patrimoine", programme complet en PDF ici. Vernissage inaugurale, vendredi 18 septembre à 18h du week-end arts et street culture "À la friche" au Gabut. Ne ratez pas, samedi matin au Musée Maritime, le retour des bateaux et du poisson dans le bassin des chalutiers autour d'une vente à la criée à l'ancienne. La Porte Royale présentera son programme de mécénat dans le cadre de son chantier de rénovation.
Le village de l'écomobilité s'installe Square Valin à La Rochelle, samedi 19 septembre de 12h à 18h. À proximité, le même jour, place de la Motte seront réunis toute la journée les acteurs de la transition citoyenne autour de treize associations-organisatrices. - (Ven, 18 Sep 2015) - lire et plus ...

À La Rochelle, samedi 12 septembre 2015, dans le grand auditorium de l'Espace Encan, l'humour de Mathieu Madenian a rythmé la cérémonie de remise des prix de la 17e édition du Festival de la fiction TV . Celle-ci s'est refermée avec le sourire de son président, Quentin Raspail, qui s'est réjouit de son succès aussi bien du côté des professionnels présents, plus nombreux encore que l'an dernier, que du public avec une hausse également de la fréquentation des salles de projection.

Rayonnante dans sa robe rouge, Michèle Laroque, présidente du jury 2015, a passé le relais, avec son équipe, aux nouveaux lauréats. Pour le prix de la meilleure interprétation féminine qu'elle avait elle-même obtenu l'an dernier, c'est Alexandra Lamy qui lui succède pour son rôle dans "Une chance de trop". Elle y incarne une mère de famille qui, après plusieurs jours de coma, se réveille en apprenant que son mari a été tué, sa petite fille de six mois fille kidnappée et qu'elle est la principale suspecte de ce double drame. Cette nouvelle fiction événement de TF1, adaptation en six épisodes du best-seller de Harlan Coben, produite par Sydney Gallonde et réalisée par François Velle a également remporté le prix de la meilleure série de 52 minutes. Pour le format 26 minutes, il prix est revenu à "Lazy compagny", une comédie historique qui reviendra pour une troisième saison sur OSC, Orange Série Cinéma, à partir du 26 octobre 2015.

Grand vainqueur de cette édition avec trois distinctions : "Borderline" de l'ex-flic passé à la fiction Olivier Marchal pour France 2. Pour cette nouvelle oeuvre inspirée par des faits réels, il a adapté "96 heures", livre écrit par Christophe Gavat, ex-patron de la P.J de Grenoble placé en garde à vue en 2011 dans le cadre de l'affaire Neyret. Sacré meilleur téléfilm, "Borderline" a aussi reçu le prix de la meilleure musique qui est signée par le compositeur Erwann Kermorvant. Et c'est Patrick Catalifo qui interprète à nouveau, comme dans "Les Lyonnais", un personnage inspiré par le commissaire Neyret qui a obtenu le prix du meilleur interprète masculin pour son second rôle remarqué aux côtés de Bruno Wolkowitch et Catherine Marchal. Olivier Marchal n'a pas manqué de remercier Michèle Laroque, sa petite amie de l'époque qui l'avait encouragé à suivre des cours de théâtre au Conservatoire d'art dramatique du 10e arrondissement à Paris alors qu'il était encore un inspecteur de police en exercice.

Le comédien Yannick Choirat n'a pas laissé indifférent le jury qui lui a attribué une mention spéciale pour son rôle dans "Neuf jours en hiver" d'Alain Tasma pour Arte.

Le prix meilleur scénario pour "Dame de feu" qui sera diffusé sur France 2 revient à deux co-scénaristes. Camille Bordes-Resnais, également réalisatrice et Alexis Lecaye, auteur de l'histoire éponyme qui fait partie de sa série de polars avec le commissaire Martin. Ce film permet par ailleurs à Baptiste Cosson d'être le jeune espoir masculin de cette édition. Ce prix est doté par l'Adami, comme celui du jeune espoir féminin d'Alice de Lencquesaing pour le rôle de Virginie dans "Marjorie, jamais sans ma mère", la suite de "Majorie, le droit au bonheur", téléfilm diffusé sur France 2 en printemps 2014.

Julie Lopes Curval est distinguée par le prix de la meilleure réalisation pour "L'annonce", un téléfilm d'Arte, qui raconte la fuite d'Annette qui part s'installer avec son fils chez Paul, un paysan du Cantal qu'elle n'a vu que deux fois.

"No offence", série de Paul Abbott pour Channel 4 remporte, avec sa note d'humour britanique, le prix de la meilleure fiction étrangère. Le jury a également donné un prix spécial à la série belge "T." qui met en scène Jasper Teerlinck, un professeur en criminologie psychologique d'une quarantaine d'années.

Dans la catégorie des programmes courts, le jury de la compétition officiel et celui des collégiens de la Charente-Maritime sont au diapason puisqu'ils ont tous les deux accordé leurs voix à Parents mode d'emploi qui vient de débuter sa 4e saison sur France 2. La chaîne en a profité pour donner rendez-vous aux fans de la série pour son premier prime-time, mercredi 30 septembre 2015 à 20h55 avec quatre épisodes de 26 minutes diffusés à la suite. Quelques guest-stars seront au générique comme Michel Drucker qui fera une apparition ou Sophie Mounicot.

Meilleure contribution artistique : le jury qui a confié s'être demandé ce que cette distinction signifiait a choisi de l'attribuer, pour l'ensemble de ses qualités, à la série "Au service de la France" d'Arte, une comédie d'espionnage en 12 épisodes de 26 minutes, un format encore assez rare en France dans le registre de l'humour.

Le prix de la websérie a été attribué à "Housewarming", pilote de 26 minutes d'une webfiction générationnelle sur la vie de quatre colocataires, des "vingtenaires" en quête d'identité.

Hors compétition : le public a voté en ligne pour attribuer à L'Emprise, le titre du meilleur téléfilm Télé Poche -Télé Star issu d'une liste de quinze oeuvres. Soutenu par TF1, c'est un film grave sur la violence conjugale basé sur le drame vécu par Alexandra Lange qui a fini par tuer son bourreau et en a fait le récit dans "Acquittée". De leur côté, les lecteurs du quotidien Sud Ouest associés à la Région Poitou-Charentes ont donné leur prix au téléfilm de France 2 Envers et contre tous sur les dérives mortelles de l'industrie du médicament.

La Rochelle et sa région : vivez et consommez local !
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Destination art contemporain : "Toutes voiles dehors" : s'il ne fallait qu'une seule bonne raison pour passer un week-end ou quelques jours cet été à La Rochelle, ce serait celle-là, l'exceptionnelle rétrospective de l'oeuvre de Jan Voss proposée jusqu'au 23 août 2015 à l'Espace Encan. Situé au centre-ville, coté vieux port le long du bassin des chalutiers, le site est géré par La Rochelle Événements qui, au-delà de son expertise en matière d'organisation et d'accueil de congrès ou autres rendez-vous nationaux et internationaux, transforme ponctuellement sa grande halle de 3000 m2 en lieu d'expression artistique.

D'une part lors de la biennale Arts Atlantic, un salon qui se tient toutes les années impaires aux premiers jours de l'hiver, la prochaine les 20, 21 et 23 novembre 2015. Par ailleurs, en immense galerie d'art éphémère, le temps d'accrochages le plus souvent inédits, depuis sa première grande exposition estivale en 2004 autour de l'oeuvre de Richard Texier. En 2006, l'Espace Encan accueillait une thématique autour de "Don Quichotte" composée par le collectionneur Gilbert Ganivenq avec la complicité de son galeriste Yves Faurie.

Après une pause, en 2010, la directrice du centre des congrès, Nathalie Durand-Deshayes marquait une nouvelle étape avec les impressionnants "Parcours éphémères" et rétrospectifs réunissant près de 500 pièces de l'oeuvre engagée d'Ernest Pignon Ernest. En 2012, le public avait eu le plaisir de découvrir "Hervé Di Rosa, grand format", une présentation unique des oeuvres de très grandes dimensions du fer de lance de la "Figuration libre" en France.

À l'exception de celle sur la figure de "Don Quichotte", le dénominateur commun des grandes expositions de l'Espace Encan à la Rochelle est la rencontre entre Nathalie Durand-Deshayes et Henri Jobbé-Duval, déjà commissaire de l'exposition Texier. Passionné et expert reconnu, son nom est associé aussi bien à la FIAC qu'au salon Art Paris dont il a a été le commissaire général. En 2015 pour La Rochelle, Henri Jobbé-Duval est allé explorer l'atelier de Jan Voss, redécouvrant des toiles jamais ou rarement exposées pour composer "Toutes voiles dehors". La grande halle de l'Encan avec sa luminosité et sa belle hauteur sous plafond offre un cadre rêvé pour les oeuvres expressives, graphiques, souvent colorées de cet artiste allemand arrivé à Paris au tout début des années soixante. De grand format, elles sont présentées à hauteur des yeux des enfants qui n'ont pas à lever le regard pour "entrer" dans l'espace de la toile.

Si Jan Voss est associé au courant de la "figuration narrative", l'artiste né en 1936 confiait lors de la visite inaugurale à La Rochelle qu'il n'a jamais vraiment raconté d'histoires. Il laisse au public, si son travail titille leur imaginaire, le soin, s'il en a le désir, de les imaginer.

Jan Voss est surtout farouchement indépendant et libre. Il ne se complait jamais dans une "manière", bousculant ses propres codes très régulièrement pour éviter de sombrer dans l'ennui. Cette capacité à toujours se réinventer sans pour autant se renier ou se trahir est sûrement le secret de l'éternelle jeunesse de cet homme sensible qui ne se prend pas au sérieux. C'est aussi ce qui est le plus remarquable dans son oeuvre. En évitant de s'ennuyer, il ne lasse jamais le public. Pourtant, même sans être un expert en art contemporain, il est inutile de regarder en bas, à droite du tableau, pour percevoir sa signature qui s'exprime pleinement dans cette écriture singulière qu'il a forgé au fil du temps.

L'exposition de La Rochelle débute avec une pièce choisie par le commissaire d'exposition, Henri Jobbé-Duval, qui pourrait être une "grille de lecture" de l'oeuvre de Jan Voss, faite de figures et de signes que le visiteur va, s'il est attentif, retrouver le long d'un parcours plus chronologique. Avec cet "abécédaire" résolument pictural, l'artiste compose ses partitions sur des supports très différents : dessins, toiles, tableaux en relief, sculptures, gravures... Il est peintre, bricoleur, sculpteur, auteur et aussi musicien, chef d'orchestre convoquant des tonalités, des couleurs quasi musicales, des envolées poétiques, des morceaux de bravoure aux accents symphoniques. Jan Voss chamboule avec malice les codes de l'abstraction et de la figuration.

Le langage est intimement lié à l'oeuvre de Jan Voss. Devant le panneau qui ouvre l'exposition qui lui est consacrée à La Rochelle et qui explique qu'il "travaille entre Paris et Berlin", il s'amuse rappelant qu'en allemand, sa langue natale, cette expression ne veut rien dire. En la lisant, dit-il, je me suis imaginé, peignant quelque part en suspension entre deux pays, comme dans un avion. Comme un écho, en fin de parcours, juste avant la sortie, le visiteur découvre que l'artiste a ponctué avec humour l'espace de ses toiles les plus récentes de quelques mots en anglais, pour une fois bien réels.

Apaisé et apaisant, à la fois sage et espiègle, Jan Voss raconte l'histoire de ses premières oeuvres parisiennes faites d'une juxtaposition de scènes plus imaginées que réellement vécues composées avec des personnages croqués d'un geste vif et acéré. Il les inscrits dans l'espace à la façon des cases des bandes dessinées ou même des romans photos avec des légendes qui simulent l'écriture. Arrivé à Paris le 1er mai 1960 après ses études à l'école des Beaux-Arts de Munich, forcément fauché, il explique qu'il peignait alors sur du "papier cristal" que lui procurait une fleuriste. L'encre glissait sur la surface de ces feuilles qu'il encollait ensuite sur du papier gouaché.

Plus loin, quand on le questionne sur les façons très différentes dont il a traité la ligne d'une toile à l'autre pourtant peintes presque à la même période, il explique que c'est l'outil, ici un feutre-pinceau très précis qui a guidé sa facture, l'invitant à expérimenter un autre geste.

N'essayez pas de trouver auprès de Jan Voss une réponse quand vous semblez percevoir telle ou telle influence. Comme pour le sens de ses "narrations", il vous laissera maître de vos supputations. Tout au plus, il rappelera qu'il a d'abord été un peintre abstrait avant de figurer avec ses "pictogrammes" des silhouettes, des objets ou des situations.

Jan Voss enfin est un artiste qui semble avoir une rare aptitude au bonheur qu'il exprime avec force et générosité dans toute son oeuvre. Loin de la difficulté d'être qui inspire de nombreux artistes, la puissance évocatrice des créations de Voss se nourrit d'un optimisme déroutant qui défie le temps et l'espace.

Jan Voss - "Toutes voiles dehors" : rétrospective 1960-2015 en 70 oeuvres jusqu'au 23 août 2015 à l'Espace Encan, quai Louis Prunier à La Rochelle entre l'Aquarium et le Musée Maritime, le long du bassin des chalutiers.
Infos pratiques : de 4 à 6 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 19h30. Fermé lundi toute la journée et samedi matin. Visites commentées avec un guide formé par l'artiste, participation 10 € : les mardis et dimanches de 11h à 12h, sur réservation directement à l'Espace Encan ou à l'Office de Tourisme au 05 46 41 14 68. Tiré à part : édition limitée de "Jan Voss", monographie d'Anne Tronche, éditions Haza 2015.
Ailleurs : oeuvres récentes au C.A.P, Centre d'arts plastiques de Royan jusqu'au 4 octobre 2015. "Traverser", peintures, reliefs, sculptures et céramiques à la Chapelle Saint-Sauveur de Saint-Malo jusqu'au 11 octobre 2015. À suivre avec une exposition d'oeuvres récentes cet hiver, du 26 novembre 2015 au 16 janvier 2016 à la Galerie Lelong à Paris qui représente l'artiste en France. - (Lun, 10 Aut 2015) - lire et plus ...